Haïti 2004 Photo CC-BY-ND RNW.org

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Haïti : malgré la violence, l’espérance ne désarme pas

Publié le 12.06.2024

Nous partageons avec vous le témoignage de notre partenaire Jean-Baptiste Chenet, directeur de l’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA) en Haïti, que nous soutenons depuis de nombreuses années. Une parole forte qui montre la gravité de la situation à Port-au-Prince et l’effondrement de l’Etat. Mais aussi l’espérance tenace qui continue d’animer notre partenaire et la population

“Le sentiment de livrer une lutte contre la mort au quotidien est celui qui anime la population vivant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince en Haïti.

Ce sentiment devient en fait un véritable vécu depuis la nouvelle explosion de violences enregistrée à partir du 29 février 2024.

“Les territoires perdus” se multiplient

Les déplacements de personnes se sont accélérés avec plus de 360 000 fuyant la capitale. Outre ces déplacés à l’intérieur du pays, des dizaines de milliers d’autres s’entassent dans plusieurs dizaines de sites dans la région métropolitaine de Port-au-Prince soumis à toute sorte de carence (alimentation, eau et hygiène). 

Il n’y a pas une commune de la zone métropolitaine qui échappe à la terreur des gangs criminels: centre historique de Port-au-Prince, également : Cité Soleil, Delmas, Tabarre, Croix des Bouquets, Carrefour et Pétion-Ville.

Les territoires – appelés territoires perdus par les autorités – où se livre une véritable guerre contre la population ne cessent de s’élargir.

Un théâtre de guerre

Le niveau de violence des gangs est comparable à un théâtre de guerre au cours de la période janvier-avril 2024, avec environ  2 000 morts et 1000 blessés dont une forte proportion de femmes et d’enfants. La violence sexuelle visant les femmes et les filles comme psychose et pratique punitive est généralisée par les gangs criminels. 

La destruction des infrastructures dans un pays faiblement équipé a atteint un niveau sans précédent à Port-au-Prince. Le Bureau Intégré des Nations Unies dans le pays a recensé environ 600 bâtiments publics et privés (écoles, hôpitaux, églises et commerces) pillés ou incendiés par les gangs criminels. Et plus de 200 000 enfants sont privés de leur droit à l’éducation avec la fermeture des écoles. 

L’espérance ne désarme pas

La lutte livrée contre la mort au quotidien ne désarme pas pour autant l’espérance de/dans la population.
Au sifflement des balles, se dressent des barricades et des barrières dans de nombreux quartiers. L’énergie de la résistance se renforce au niveau de nombreuses communautés.
L’hospitalité de la paysannerie témoigne une nouvelle fois dans la crise actuelle  de l’extraordinaire force collective de la solidarité. Des dizaines de milliers de déplacés fuyant la violence des gangs criminels et abandonnant tous leurs biens sont pris en charge dans des familles paysannes ou rurales vivant déjà dans des conditions précaires.  

L’aide humanitaire n’est pas la seule réponse

Les gangs criminels ont été créés et financés par des secteurs politiques et économiques mafieux dans le pays.  Ils ont eu à bénéficier – et aujourd’hui encore – de la bienveillance ouverte de certains acteurs internationaux.

L’actuelle situation de chaos a donc été créée ou tout au moins favorisée. Le désastre n’est pas irréversible. La population ne quémande pas que de l’aide humanitaire. Des leviers de résistance existent encore. L’espoir et la vie ne renaîtront qu’avec le droit et la justice! “

Jean-Baptiste Chenet

Sur la situation en Haïti : Le regard incontournable de Colette Lespinasse

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