L’histoire de Minyara qui se bat pour l’accès à l’eau en Tunisie

Publié le 31.03.2022| Mis à jour le 29.06.2023

A Kairouan en Tunisie Minyara se bat pour un accès une eau propre pour tous et toutes. Elle travaille au Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux, partenaire du CCFD-Terre Solidaire.

Minyara referme doucement la porte de chez elle. Ses sœurs et son père dorment encore. Il fait déjà chaud.
La fenêtre est ouverte et l’odeur du café qu’elle vient de préparer se répand encore dehors.
D’ici quelques minutes, le village tunisien où Minyara habite se réveillera. Mais pour le moment, la rue est calme.

Par la fenêtre du bus, elle observe les immeubles qui défilent. Les maisons blanches aux portes bleues. Et puis, à l’entrée de la ville de Kairouan, les marchands ambulants qui installent leurs stands. Une longue journée de travail s’annonce pour eux comme pour Minyara. Voilà cinq ans qu’elle travaille au FTDES, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux, créé dans l’élan de la mobilisation du printemps arabe.

Avec ses collègues, elle organise un événement pour dénoncer la pollution par des entreprises privées des eaux marines tunisiennes. Certaines plages sont fermées car les eaux usées sont déversées dans la mer. Mais Minyara regrette que les autorités ne soient pas plus sévères avec ces entreprises.

Elle déplore la corruption car elle diminue l’action du gouvernement et les conséquences qui vont avec sont terribles : destruction du littoral, difficultés d’accès à l’eau courante, mise en péril de la santé des travailleurs et travailleuses. La quête du profit semble passer avant la santé des habitants. Et ça, Minyara ne le tolère pas.

C’est pour cette raison que, sitôt ses études d’informatique terminées, elle s’engage avec la société civile tunisienne. Elle deviendra bénévole, trésorière au FTDES, puis chargée de projet environnemental. Plus jeune, Minyara n’avait pourtant rien d’une militante pour le climat ou pour les droits sociaux. Elle n’a pas conscience des inégalités qui jalonnent les parcours de vie. Quand elle réalise plus tard que 60 000 personnes n’ont pas accès à l’eau courante à Kairouan, elle bondit de sa chaise. Ces personnes, les femmes surtout, font face à une grande précarité. Elles doivent aller au puits quand il y en a, ou récupérer les eaux de pluie , malgré les risques de maladies. Alors sur sa liste des choses à faire, Minyara l’a écrit en lettres capitales : Refonder la politique hydraulique tunisienne.

Il y a beaucoup de choses à faire et encore trop peu de travail concret sur le terrain à travers les actions qu’elle met en place. Elle cherche à faire pression sur le gouvernement pour que ce dernier revoie le code des eaux. Même si rien n’est encore joué, elle sait qu’il lit les rapports que rédige le FTDES. Et c’est déjà un début de victoire.

Alors dans le bus qui la ramène chez elle. Le soir, alors que la nuit tombe sur Kairouan, elle fait le bilan de sa journée. Elle réalise que, malgré les difficultés, chacune des tâches qu’elle exerce lui procure une immense fierté. Le combat est loin d’être terminé !

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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