Publié le 25.11.2004 Mis à jour le 06.02.2013
Du 22 au 25 novembre 2004, l’Assemblée Parlementaire Paritaire (APP) a réuni à La Haye (Pays-Bas) des parlementaires européens et des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). L’occasion pour les parlementaires d’interpeller la Commission européenne (CE) sur ses objectifs et ses actions.
> Louis Michel, commissaire européen pour le développement et l’aide humanitaire, a répondu à la question des exportations de poulets congelés en Afrique de l’Ouest.
Plusieurs députés européens* ont interpellé à différents degrés Louis Michel sur la question des exportations de poulets. Ont été notamment abordés le problème sanitaire posé par ces exportations, la question de la cohérence des politiques commerciales et de développement de l’UE et ceci plus particulièrement dans la négociation des Accords de Partenariat Economique (APE).
Les réponses de la Commission européenne, tout en reconnaissant le problème, ont consisté à déresponsabiliser l’UE sur cette question. Les organisations signataires du communiqué contestent cette attitude, même si elles reconnaissent que les responsabilités sont partagées.
> Succès pour la table ronde sur les exportations de poulet organisée par les ONG
Sous la présidence du parlementaire Galher, et co-animée par le parlementaire Schlyter, la table ronde a réuni des parlementaires européens et ACP, des diplomates, des représentants de la Commission européenne, d’organisations régionales telles que la CEDEAO** et de la société civile du Nord et du Sud, soit près de 100 participants.
Après un exposé de la situation et des méfaits des importations de poulets congelés au Cameroun par le président de l’ACDIC***, les échanges ont été nourris et ont permis de souligner les différents aspects du problème.
Le président du parlement de la CEDEAO, M. Diallo, a estimé que l’augmentation des importations était synonyme d’appauvrissement, en insistant sur l’importance de renforcer la production locale pour répondre à la demande. Un parlementaire du Bénin, a noté la part de responsabilité des pays africains dans cette situation mais a aussi déploré le peu d’empressement de la CE à rechercher des solutions. Marie-Hélène Aubert, parlementaire française, a fait, avec d’autres, le lien avec la situation des aviculteurs en Europe et a plaidé pour le droit à une protection effective des marchés agricoles.
Les représentants de la Commission ont répondu sur ces différents points en reprenant les arguments développés par
M. Michel. Ils ont notamment présenté les APE comme le cadre idéal pour renforcer la compétitivité des filières locales.
> Des réponses insuffisantes qui appellent à poursuivre la mobilisation
Si tous reconnaissent divers niveaux de responsabilité, les associations souhaitent cependant rappeler que :
Les associations organisatrices de la table ronde ont apprécié la richesse du dialogue engagé. Elles souhaitent poursuivre ces échanges, notamment dans le cadre des négociations en cours des APE. La prochaine session de l’APP, qui aura lieu en avril 2005 à Bamako (Mali), sera l’occasion de faire un nouveau point.
* Au cours du débat, Michael Gahler (député allemand), Carl Schlyter et Anders Wijkman (députés suédois) sont en effet intervenus sur cette question.
** Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest
*** L’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs
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