Publié le 07.08.2013 • Mis à jour le 16.04.2018
L’association Zochrot, qui signifie se souvenir en hébreu, s’est donnée pour objectif de sensibiliser le public israélien à la « Nakba », qui signifie en arabe "la catastrophe" vécue en 1948 par les Palestiniens au moment de la création de l’état d’Israël. Pour cette association israélienne, une meilleure compréhension de ces événements, qui firent de plus de la moitié Palestiniens des réfugiés, est fondamentale pour l’avenir des deux sociétés.
« qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables ».
Mais tous les gouvernements israéliens successifs s’opposeront à l’application de ce "droit au retour", par peur que le retour des réfugiés remette en cause le caractère juif de leur Etat nouvellement créé.
Avec « la Loi des absents », l’Etat Israélien s’approprie les biens des réfugiés qui n’ont plus le droit de rentrer chez eux. Les biens « abandonnés » sont vendus par le nouvel état à des Israéliens qui, aujourd’hui, ignorent souvent tout de l’histoire des lieux.
Les réfugiés palestiniens et leurs descendants forment désormais une population de 4,8 millions de personnes dispersées dans tout le Moyen-Orient qui attendent toujours justice.
Pour les Palestiniens, le 15 mai 1948 est devenue la date commémorative de la « Nakba », la catastrophe en arabe, symbole de l’expulsion, de l’injustice et de la dépossession de leur peuple.
Les membres et sympathisants de Zochrot, qu’ils soient militants, étudiants, professeurs, ou même anciens militaires sont convaincus que
« la vérité historique et la reconnaissance de la responsabilité sont des passages obligés de la réconciliation ».
Car ce passé « qui ne passe pas » conditionne aujourd’hui encore les rapports entre Israéliens et Palestiniens. Zochrot explique sur son site Internet :
« Les principales victimes de la Nakba sont les Palestiniens, et particulièrement les réfugiés, qui ont tout perdu. Mais les juifs en Israël payent aussi un prix pour leur conquête de la terre en 1948, en vivant dans une peur constante et sans espoir. »
Refusant la fuite en avant des gouvernements israéliens successifs et leur logique guerrière, les Israéliens membres de Zochrot veulent envisager un autre avenir où Palestiniens et Israéliens seront égaux en droit.
Pour Zochrot, la Nakba est bien une question d’actualité car elle détermine toujours la situation d’aujourd’hui et la dépossession programmée des Palestiniens.
A travers la Nakba, ce sont non seulement les racines mais la continuité du conflit que l’association veut mettre en évidence. Car aujourd’hui, en Cisjordanie et à Jérusalem par exemple, les expulsions et la « Loi des Absents » sont encore utilisées par les autorités israéliennes pour développer la colonisation comme elles l’ont été en 1948 pendant la Nakba.
Basée à Tel Aviv, Zochrot cherche à surmonter l’ignorance autour de la Nakba de la société israélienne, et plus particulièrement du public juif israélien, et à l’y sensibiliser.
Plusieurs projets pédagogiques offrent au public israélien l’opportunité de libérer sa parole en posant des questions et en s’informant. L’association s’appuie notamment sur le travail mené par les nouveaux historiens israéliens et des chercheurs palestiniens qui apportent de nouveaux éclaircissements sur ce qui s’est passé en 1948.
Aujourd’hui un enfant syrien sur deux réfugié au Liban n’a pas accès à l’enseignement. Le CCFD-Terre Solidaire appuie les initiatives de la (...)
Créée par des archéologues, l’association Emek Shaveh est une organisation israélienne qui vise à sensibiliser le public, les journalistes et (...)
En Cisjordanie l’agriculture paysanne palestinienne est entravée par le poids de l’occupation, l’accaparement des terres les plus fertiles (...)
Déjà endeuillée de 38 morts et de près de 2 000 blessés, la pourtant pacifique « Grande marche du retour » a commencé à Gaza le 30 mars et (...)
Au Niger, deux vagues d’arrestations viennent de cibler des acteurs de la société civile protestant contre la nouvelle loi de finance 2018 (...)
Qui sont les Rohingya ? Pourquoi sont-ils persécutés ? Un rapport très documenté, publié par l’association Info Birmanie, soutenue par le (...)