http://www.grida.no/resources/5593

http://www.grida.no/resources/5593

Victimes de la sécheresse et de Boko Haram, les éleveurs du lac Tchad appellent à la solidarité

Publié le 19.04.2017| Mis à jour le 08.12.2021

Dans un environnement déjà fortement fragilisé par la sécheresse, les populations de la région du Lac Tchad sont soumises aux violences et aux déplacements forcés liés aux incursions de Boko Haram. Exposées à la perte de leur bétail et de leurs récoltes, elles sont confrontées à un début de famine. Le CCFD-Terre Solidaire et son partenaire local, la plateforme d’éleveurs Kawtal, lancent un appel à la solidarité.


Près de sept millions de personnes “risquent de souffrir gravement de la faim” dans la région du bassin du lac Tchad, a alerté le 11 avril 2017 le directeur général de la FAO[[ Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture]].

Le bassin du lac Tchad, situé en pleine zone sahélienne, est une frontière naturelle commune à quatre pays : le Tchad, le Niger, le Nigéria, et le Cameroun. C’est une zone difficile d’accès et excentrée pour les différents pays qui l’administrent.

La région du Lac Tchad, particulièrement riche en ressources naturelles, abrite une population qui vit traditionnellement de l’élevage et de la pêche, et qui pratique aussi l’agriculture. Le lac Tchad, peu profond, héberge de nombreuses îles utilisées comme pâturages pour les troupeaux. En temps normal, l’élevage est dans cette région une des seules activités productives et rentables.

Depuis plusieurs années, le niveau du lac Tchad, principale réserve d’eau douce de la région, diminue de manière préoccupante du fait de la sécheresse.

http://www.grida.no/resources/5593
http://www.grida.no/resources/5593

Les populations de la région, qui dépendent des réserves en eau du lac pour l’élevage et leurs cultures sont fragilisées.

Les habitants frappés de plein fouet par la crise de Boko Haram

En plus de la sécheresse, les attaques et exactions commises par Boko Haram depuis fin 2014, ainsi que les opérations militaires contre ce groupe armé, ont provoqué des mouvements de population importants. Les éleveurs ont été forcés de s’éloigner du lac et de ses pâturages. Les membres de la plateforme d’éleveurs Kawtal, partenaire du CCFD-Solidaire, qui ont mené une enquête dans la région fin 2016 témoignent ainsi :

“Les plus grandes victimes de la crise de Boko Haram sont les éleveurs et les agroéleveurs. Des milliers de bœufs, chèvres, moutons dromadaires, chevaux, ânes sont emportés. Beaucoup de personnes sont tuées, puis des matériels emportés et brûlés. Cela constitue une perte colossale pour les éleveurs” .

Les populations déplacées au-delà du lac se sont retrouvées dans l’impossibilité de nourrir leur bétail du fait de la sécheresse qui sévit dans la région.

“Les conditions de vie sont extrêmes : la nourriture manque, les maladies sont présentes, pas de points d’eau, les rapports sociaux sont tendus. La vie de milliers de personnes est bouleversée”, explique Kawtal.

Dans les districts de Bol et de Baga Sola, la plateforme d’éleveurs estime les pertes à 12 000 bovins, 9 000 dromadaires, 14 500 caprins et ovins, 150 chevaux, 110 ânes, sans oublier les dégâts causés à leurs biens matériels, mobiliers et immobiliers.
Pour cette seule zone, ce sont presque 18 000 personnes dont plus de 5700 nomades qui se retrouvent dans une situation d’extrême vulnérabilité. Certaines familles ont préféré faire le choix de retourner sur les îles du lac pour pouvoir nourrir et abreuver le bétail, au risque de se retrouver attaquées par Boko Haram.

Dans l’urgence, le CCFD-Terre Solidaire a répondu à l’appel à l’aide de son partenaire, la plateforme Kawtal, dès décembre 2016 pour soutenir plus de 2000 familles en transhumance dans les camps de Baga Sola. Des vivres ont été distribués pour répondre à leurs besoins alimentaires immédiats.
Dans leur appel à la solidarité, les éleveurs interpellaient également les organismes d’aide:
“Face à la crise de Boko Haram, nous demandons à ce que les actions ne s’arrêtent pas à l’urgence mais se prolongent par des programmes de développement qui transforment la région positivement.”

Accompagner les populations à plus long terme

Sur le plus long terme, le CCFD-Terre Solidaire va participer, avec ses partenaires tchadiens et camerounais au programme multiacteurs de redressement économique et social inclusif du Lac Tchad (Resilac). Ce projet commun aura pour but de renforcer la capacité de résilience de ces communautés face aux menaces qui pèsent sur leur souveraineté alimentaire et de contribuer à la cohésion sociale, mise à mal par les conflits.
La plateforme sous-régionale Kawtal réunit des organisations peuhles et nomades du Tchad, de République centrafricaine et du Cameroun pour défendre les droits de ces communautés marginalisées et les amener à participer activement à la vie publique.
Dans son rapport d’enquête sur la région, elle recommande:

“Cette lutte contre l’insécurité passe par la lutte contre la pauvreté, car la sécurité, le développement, la bonne gouvernance et le respect des droits humains forment un tout indissociable.”

JE FAIS UN DON



avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

J'agis

J'ai 1 minute

Partagez et relayez nos informations et nos combats. S’informer, c’est déjà agir.

Je m'informe

J’ai 5 minutes

Contribuez directement à nos actions de solidarité internationale grâce à un don.

Je donne

J’ai plus de temps

S'engager au CCFD-Terre Solidaire, c'est agir pour un monde plus juste ! Devenez bénévole.

Je m'engage

Vous n'avez qu'une minute ?

Vous pouvez participer à la vie du CCFD-Terre Solidaire

Rejoignez-nous

Restez au plus près de l'action

Restez informés

Abonnez-vous à notre newsletter

Je m'abonne
Face à la multiplication des crises alimentaires, soutenez nos actions !
Je fais un don