© Patrick Piro

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Au Timor, le Tara Bandu moderne : un gage de paix

Publié le 27.10.2022| Mis à jour le 08.03.2023

Au Timor-Leste, pays marqué par l’occupation indonésienne, les communautés de la province caféière d’Ermera parviennent à résoudre les conflits fonciers grâce à la restauration du Tara Bandu : une méthode traditionnelle qui promeut paix et réconciliation. 

© Patrick Piro
Province d’Ermera (Timor-Leste), 2015 © Patrick Piro

Nous sommes au marché de Gleno, dans la province d’Ermera au Timor-Leste. Adossée contre un arbre devant un vieux papier peint qui se décolle, cette Timoraise marquée par son âge capte notre attention. Que ce soit par son sourire sincère et communicatif ou bien par ses habits colorés qui font écho au décor qui l’entoure, une atmosphère réconfortante se dégage de ce portrait capturé par le journaliste Patrick Piro. Son sourire, qui pourrait presque faire oublier les blessures causées par les vingt-cinq années d’occupation indonésienne, témoigne de la force du dialogue pour permettre le vivre-ensemble.  

Après l’occupation, une population en conflit 

En 2002, l’indépendance du Timor-Leste est officiellement reconnue. De nombreuses personnes, qui s’étaient alors exilées, reviennent chez eux et retrouvent leurs terres occupées par d’autres. Les dissensions autour de la terre apparaissent et disloquent les relations au sein de la population. Les communautés de la province d’Ermera, connue pour ses plantations de café, sont particulièrement touchées par les conflits fonciers. Difficile de s’y retrouver entre les différents titres de propriétés émis par les administrations portugaises puis indonésiennes.

L’Institut Kdadalak Sulimutuk (KSI) —  “les fleuves qui coulent ensemble” — voit le jour pour documenter les sources de conflit. Il œuvre à les résoudre grâce à la revivification du Tara Bandu. 

Le Tara Bandu, mais qu’est-ce que c’est ? 

Le Tara Bandu est un code social ancestral qui vise à régler à l’amiable les conflits communautaires et fonciers. Il veille aussi à l’amélioration du bien-être des populations et à la gestion durable des ressources naturelles. 

En s’appuyant sur cette méthode traditionnelle, le KSI a réuni les communautés, les chefs de village et même la police et l’Église, très importante dans cette région à majorité catholique. Ensemble, ils ont trouvé un terrain d’entente et ont défini un nouveau contrat social qui prend en compte les spécificités locales. Il est par exemple interdit de couper ou de brûler des arbres sans permission.

Ce Tara Bandu des temps modernes a permis d’apaiser les tensions et de préserver les coutumes qui ont ainsi survécu à l’ère portugaise et indonésienne. 

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