©Jean-Claude Gérez/CCFD-Terre Solidaire

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Amin Matias Vasquez veut protéger la forêt dominicaine

Publié le 24.05.2022| Mis à jour le 01.07.2022

En République dominicaine, ce responsable du Centre Montalvo veut faire prendre conscience à ces concitoyens que la déforestation est dangereuse., A l’heure du réchauffement climatique, la déforestation menace l’agriculture familiale.

©Jean-Claude Gérez/CCFD-Terre Solidaire

Amin Matias Vasquez vient d’un pays qui va mieux. Il le sait et cela se voit à son sourire confiant. Mais ce partenaire du CCFD-Terre Solidaire sait aussi qu’il faut être vigilant. C’est son métier. « Mes parents ont lutté contre la dictature qui sévissait à l’époque en république dominicaine. Ils travaillent maintenant dans des ONG. Aujourd’hui,  nous vivons en démocratie. Mais, nous devons lutter contre la corruption qui règne, car nous sortons de 16 ans d’un régime tenu par un même parti politique. »

Amin a 28 ans et vit à Santiago, l’ancienne capitale de l’île. Il est l’un des responsables du Centre Montalvo, fondé par les Jésuites en 1997 et qui porte le nom d’un des leurs, militant emblématique des années 1960.

Le Centre promeut l’agriculture familiale, la protection de la nature et notamment des forêts. Il veut aussi être aux côtés des migrants venus d’Haïti, pays voisin de la république dominicaine. L’écart de développement s’est creusé des deux côtés de la frontière.

Les arbres aident à contenir les eaux des cyclones

Pour les Dominicains, Haïti est l’exemple à ne pas suivre : le pays a été déforesté massivement. Partout dans le monde, moins d’arbres, c’est moins de CO2 absorbé et plus d’effets de serre. Mais, dans le cas d’Haïti et de la République dominicaine – les deux pays de cette île des Caraïbes – les arbres ont un autre intérêt : ils limitent, par leurs racines, les ravinements pendant la saison des cyclones. Les deux pays, densément peuplés, sont traversés par des chaînes montagneuses. En Haïti, les maisons de tôle s’agrippent aux pentes abruptes. Certaines sont emportées par les eaux chaque année.

Résister à la pression des mines d’or 

Amin ne veut pas de ça chez lui. Il anime les réseaux de jeunes membres du Centre, dans la capitale Santo Domingo, à Santiago, et le long de la frontière avec Haïti. Partout, il alerte sur la déforestation. Ici, le risque vient des mines d’or. La république dominicaine est un exemple de pays émergent qui axe son développement sur des industries extractives et des monocultures, au détriment de l’environnement et des exploitations familiales.

« Nous voulons résister à la pression des mines d’or » explique Amin. 120 sites miniers sont actifs dans le pays, dont la quatrième mine d’or la plus importante au monde, propriété de la multinationale canadienne Barrick Gold Corporation.

La déforestation gagne avec les monocultures et l’élevage extensif

Résultat, la province montagneuse de Dajabon, à la frontière avec Haïti, est menacée. « Les organisations religieuses, populaires et écologiques s’opposent au nouveau projet de mine d’or de  l’entreprise canadienne Unigold. Notamment parce qu’il peut provoquer une pollution au cyanure pour plusieurs centaines de cours d’eau » explique Amin.  Cette pollution pourrait altérer les ressources hydriques. Elles sont déjà en nette diminution en raison des vagues de sécheresse qui frappent la région. « Ces cours d’eau s’assèchent aussi en grande partie, à cause de la déforestation massive. Dans le Dajabon, proche de la frontière avec Haïti, trois millions d’arbres ont disparu en 25 ans. » Cette déforestation est due notamment à l’élevage extensif de bovins, à l’industrie forestière et au développement des cultures de canne à sucre et de bananes.

La déforestation massive dans la région de Dajabon a des conséquences sur le réchauffement climatique, en particulier avec l’assèchement de cours d’eau. ©Jean-Claude Gérez/CCFD-Terre Solidaire

Éduquer les jeunes agriculteurs à l’environnement

Les petits agriculteurs qui veulent gagner un peu de terre sur la forêt contribuent aussi, pour une plus faible part,  à cette déforestation. D’où l’importance de sensibiliser les habitants de cette région aux risques climatiques. « Les jeunes qui reçoivent une éducation populaire à l’environnement pourront à leur tour sensibiliser leurs amis et leurs proches à sa protection. »  explique Amin.

Dans cette province de Dajabon, il est particulièrement fier des projets  d’agriculture familiale, notamment celui de Las Rosas, qui regroupe des femmes réfugiés d’Haïti autour de jardins potagers cultivés en commun.

Pierre Cochez

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