Bakary, producteur de vie

Publié le 08.03.2022| Mis à jour le 16.10.2023

Bakary a le regard vif et la carrure du boxeur. Il y a 5 ans, face à la pauvreté et au chômage qui frappent la Mauritanie, il songe à s’exiler. Mais un pays sans jeunesse et sans agriculteur est un pays qui meurt. Au lieu de tout quitter, il choisit de cultiver la vie.

La Mauritanie, un concentré de difficultés

Pour les Européens, la Mauritanie ce sont les magnifiques paysages du littoral atlantique, le fleuve Sénégal et ses eaux poissonneuses, un sable jaune et fin, au milieu de dunes à perte de vue et des canyons magnifiques.

Pour Bakary qui vit à Kaédi, dans le sud du pays, la réalité est toute autre.

Bien que son père soit directeur de recherche en agronomie, la vie n’a rien à lui offrir ici.  Depuis qu’il est né, il a toujours vu son pays se débattre face à des difficultés colossales : chômage de masse, pauvreté, insécurité alimentaire (70% de la nourriture est importée du Maroc ou du Sénégal)…  Sans compter les récents effets du changement climatique.

Comment pourrait-il prétendre à un emploi décent et un avenir serein alors que tous les jeunes de son âge sont partis.

Pourquoi les choses seraient-elles différentes pour lui ?

Cette fois sa décision est prise, il va partir en Europe pour travailler la terre. Réveillé aux aurores, il enfile un tee-shirt et part annoncer la nouvelle à Walde, sa sœur qui est trésorière au port de Nouakchott. Elle le coupe aussitôt dans son élan. Comment peut-il s’exiler ? Elle est très claire : s’il veut produire des fruits et des légumes, sa place est ici, en Mauritanie.

Le pari de la terre

Avec ses économies, elle achète un terrain à proximité du fleuve Sénégal. Elle exige qu’il se forme à l’agroécologie via le programme Tapsa (Transition pour une agroécologie paysanne au service de la souveraineté alimentaire) proposé par l’association GRDR (Groupe de Recherche et de Réalisations pour le Développement Rural) en partenariat avec le CCFD-Terre Solidaire.

L’association encourage et soutient la création de fermes agroécologiques en Mauritanie afin d’améliorer l’autosuffisance alimentaire dans ces régions et permettre à chacun de vivre dignement. Sceptique sur la réussite du projet, Bakari accepte de tenter l’aventure. Il se donne deux ans. Pas un jour de plus.

Un nouveau départ

Le 14 février 2017, le jour de son anniversaire, il plante son premier manguier dans sa ferme qu’il vient de baptiser “Innovation Mangassouba”.

Aujourd’hui Bakary est à la tête d’une exploitation qui emploient des Mauritaniens, forment chaque année des stagiaires et approvisionne Kaédi et sa région. Sa ferme ressemble à une île de verdure au cœur d’un paysage sec et poussiéreux. La végétation est luxuriante. Les récoltes sont conséquentes et variées. Mangues, bananes, papayes mais aussi du raisin, des agrumes, des carottes, du manioc… Son envie de rejoindre l’Europe est définitivement enterrée. Maintenant il le sait, son avenir est ici.

Comme de nombreux autres jeunes, qui à travers la Mauritanie ouvrent des exploitations agroécologiques avec le CCFD-Terre Solidaire et le GRDR, Bakary s’investit pleinement dans le développement de son pays.

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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