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Joaquin, de la monoculture à l’agroforesterie

Publié le 08.03.2022| Mis à jour le 24.05.2023

L’histoire de Joaquin est celle d’une famille à l’activité ancestrale mise à mal par la monoculture intensive et un système qui incite les agriculteurs à produire toujours plus et plus vite. C’est aussi l’histoire d’une renaissance et d’une réussite en harmonie avec la nature. Une histoire qui donne de l’espoir.

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© Ana Carolina de Lima

Le temps des durs travaux des champs

Joaquin et sa femme sont des petits paysans du nord de la Bolivie. Ils vivent dans la région de Chiquitania à proximité de la frontière brésilienne. Ils se lèvent tôt chaque jour, exploitent leur terre, travaillent dur et ne sont pas très riches. La famille s’agrandit et Joachim se demande s’ils auront un jour, les moyens d’envoyer leurs enfants à l’université et de leur donner un avenir.

L’appel de la modernité

Alors ils se laissent tenter par la monoculture intensive. Depuis plusieurs mois déjà, de gros propriétaires qui possèdent des surfaces qui dépassent parfois les 15 000 hectares, en vantent les bienfaits. Une solution idéale, simple et efficace selon eux pour sortir de la misère. Enthousiasmés par ces formidables perspectives qui leur sont promises, ils décident de se lancer dans la culture intensive du maïs et du riz. Après tout, il faut vivre avec son temps.

Les prêts bancaires se succèdent pour acheter les semences, puis pour acheter les engrais et les produits phytosanitaires indispensables pour permettre à ces plantes, non adaptées au climat et aux maladies, de se développer. À cela s’ajoute l’achat des machines nécessaires à l’exploitation de larges surfaces.

La somme empruntée donne le vertige mais la promesse des récoltes à venir les rassure et ils se mettent au travail.

La dure réalité

La saison des pluies arrive. Tout se gâte. Leurs terres sont situées dans une région basse propice aux inondations. Et avec le changement climatique, ces catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes. En quelques heures, ils perdent toutes les récoltes sous des mètres cubes d’eau. Il faut tout recommencer à zéro. La banque ne veut rien entendre. Joachim est paralysé par la peur. Il perd le sommeil. L’angoisse le tenaille. Et s’il avait fait le mauvais choix ?

Mais comment revenir en arrière ? Pour cultiver du maïs et du riz, Joachim et son épouse ont arraché tous les arbres qui protégeaient les sols du soleil. Désormais sans protection et abîmés par les produits chimiques déversés en grande quantité, les sols sont secs, brûlés, affaiblis. Plus rien ne pousse naturellement.
Ils pensaient construire un monde meilleur pour leurs enfants et les générations futures, ils ont rendu la terre de leurs ancêtres stériles.

Dans un réflexe de survie Joaquin se rapproche de CIPCA. Cette organisation soutenue par le CCFD-Terre Solidaire accompagne les initiatives agricoles locales qui respectent l’environnement.

L’espoir renaît

Auprès de cette organisation, Joaquin trouve l’accompagnement technique dont il a besoin pour revenir à une culture plus naturelle. Il découvre les avantages de l’agroforesterie, redonne vie au sol, replante des arbres. Toute la famille suit les formations. Ils abandonnent le riz et le maïs et se tournent vers la culture du cacao, de la carambole, du pomelo, de la banane, du pacay, de l’aji, de la mandarine… Ils décident également d’installer des ruches, de faire un peu d’élevage et de produire du fromage, un peu de café, du chocolat.

Peu à peu ils renouent avec le “buen vivir”, le bien vivre, cher aux habitants de la région. Le bien vivre pour Joaquin,  c’est une productivité qui prend en compte le bien de tous. À la fois douce pour la forêt et source de revenus pour le paysan.


Tout en respectant l’environnement Joachim et ses proches mangent à leur faim, peuvent se soigner, vivre dignement et garantir l’éducation des enfants.


Ils consomment leur production et commercialisent le reste sur les marchés locaux, dégageant ainsi un revenu qui permet à chacun d’envisager l’avenir sereinement. L’angoisse du lendemain a disparu. Une exploitation verdoyante, généreuse et pleine de vie a remplacé le désert laissé par la monoculture.

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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