L’histoire de Mina, qui a délaissé les pesticides pour l’agroécologie

Publié le 08.03.2022| Mis à jour le 08.03.2023

Mina, c’est d’abord un sourire bienveillant, et une détermination au travail peu commune. Elle a longtemps pratiqué la culture conventionnelle intensive de tomates sur sa petite parcelle d’un hectare et demi. Bouleversée par la mort subite de son frère après un traitement aux pesticides, elle s’est convertie à l’agroécologie. Elle conseille aujourd’hui d’autres familles paysannes.

© Patrick Piro

En finir avec une agriculture tueuse

Au Maroc, l’agriculture conventionnelle intensive tue l’équilibre des écosystèmes, la fertilité des terres et assèche les réserves d’eau en monopolisant 90% des volumes disponibles. Un chiffre terrifiant d’autant que le Maroc subit des sécheresses à répétition. En 2022, le pays a connu la pire sécheresse depuis 40 ans.

Cette agriculture prédatrice tue parfois aussi des gens. Mina en a fait la triste expérience.

Il y a quelques années, sur sa petite parcelle d’un hectare et demi située dans le village de Sidi Moussa El Mejdoub près de Mohammedia, elle cultivait la pomme de terre, la tomate, le poivron, la courgette en conventionnel intensif.

Un maraîchage sous tension qu’elle devait arroser continuellement. Chaque année, elle achetait près de 4000 euros d’intrants et vendait beaucoup, mais à bas prix.
Et puis un jour, un de ses frères s’effondre et meurt après avoir traité un champ de tomates aux pesticides. Mina, réalise brutalement le risque qu’elle fait courir à ses enfants, sa famille, ses clients. Elle fait ce métier pour nourrir ceux qu’elle aime, pas pour les faire mourir.

Elle se convertit à l’agroécologie

Syndiquée à la FNSA, qui a fait de l’agroécologie un cheval de bataille, elle commence un programme d’initiation et de formation. Un cursus né d’un partenariat engagé entre le CCFD-Terre Solidaire, la FNSA et l’association Terre et Humanisme Maroc.
Petit à petit Mina commence à transformer son exploitation. La pomme de terre et la tomate sont remplacées par les petits pois, fixateurs d’azote qui enrichissent le sol. Bientôt poussent aussi l’ail, l’oignon, le persil, l’orge mélangée aux féveroles, les fraises. Elle se met aussi à produire ses propres semences bio.

Une transformation qui fait des émules

Les autres maraîchers, sceptiques, qui observaient de loin la conversion de Mina, commencent à percevoir tout l’intérêt de ce mode de production. Les plantations sont plus résistantes, produites sans pesticides ni engrais de synthèse donc bonnes pour la santé, les sols et la biodiversité.  Et surtout élément capital, c’est un système économe en ressources naturelles et plus particulièrement en eau. Une denrée qui va devenir de plus en plus précieuse au Maroc avec le changement climatique en cours.

Au sortir de sa formation, Mina est pressentie pour devenir “ambassadrice de l’agroécologie” au sein de la FNSA.

Mais la gloire de Mina, c’est ce carré émeraude opulent qui illumine sa parcelle : du quinoa, qu’elle choie “comme un bébé”. Certaines tiges approchent les deux mètres. Une expérimentation de 2022 très prometteuse. La céréale, nutritive, peu exigeante en eau, est recherchée par un nombre croissant de consommateurs qui se détournent du blé. Et les plantes de Mina sont les plus belles de la région.

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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