Pilar Oliviares / Reuters

Pilar Oliviares / Reuters

Marée noire au Pérou pour la pêche artisanale #JeudiPhoto

Publié le 03.02.2022| Mis à jour le 09.02.2022

Depuis plus de deux semaines, le Pérou fait face à une véritable tragédie environnementale. Sur des centaines de kilomètres carrés au nord du pays, une importante marée noire a enseveli tout un écosystème protégé. Portons notre regard sur le désarroi et la résilience des communautés qui vivent de la pêche artisanale, désormais privées de leurs moyens de subsistance.

Pilar Oliviares / Reuters
Ancon, Peru, 21 janvier 20222. © Olivia Pilares/Reuters

Dimanche 16 janvier 2022. Aux premières heures du matin, les habitants de Ventanilla, au nord du Pérou sont interpellés par une forte odeur de carburant, qui propulsée par les brises du vent s’imprègne jusque dans les foyers. En arrivant sur les côtes, les pêcheurs découvrent un panorama effroyable : des centaines de poissons et d’oiseaux ensevelis sous d’épaisses nappes de pétrole jonchent les rivages.

“La tâche noire”

La lumière du soleil ne parvient plus à traverser l’épais film noir qui recouvre l’eau, asphyxiant toute la flore marine. La zone côtière est devenue la “Mancha Negra”, (la “tâche noire”), comme l’appellent désormais les locaux.

La veille, près de 12 000 barils de pétrole se sont déversés dans la mer lors du déchargement d’un pétrolier vers la raffinerie de La Pampilla, du groupe espagnol REPSOL. L’entreprise rejette la cause de l’accident sur la forte houle causée par l’éruption volcanique aux îles Tonga.

Emportée par les courants, la marée noire s’est propagée sur près de 140 km au nord de la raffinerie, contaminant deux réserves protégées, 24 plages et 3 districts.

600 familles de pêcheurs touchées

À Ancon, à une vingtaine de kilomètres de Ventanilla, la photographe Pilar Oliviares a été témoin du désespoir des pêcheurs locaux. Embarqués le long des eaux noircies, quelques jours après la catastrophe, deux pêcheurs inspectent les poissons qu’ils ont pêchés : les risques qu’ils soient contaminés sont majeurs…

Ce n’est pas moins de 600 familles de pêcheurs artisans qui voient, la peur au ventre, leur activité et leur économie paralysées par la marée noire qui a laissé leurs îlots de pêche en “zone morte”.

La catastrophe impose l’épreuve du temps : l’assainissement et la régénération des zones maritimes prendront des années.

Agir pour que la responsabilité de l’entreprise soit engagée

La société civile, dont quatre de nos partenaires (CAAP, Forum Solidaridad Perú, CooperAcción et CEAS), se mobilise aux côtés des communautés affectées. Elle pointe la responsabilité de l’entreprise, qui a minimisé l’ampleur de la catastrophe, et demande au gouvernement d’approuver de toute urgence l’Accord Escazú.

Les dispositions prévues par ce traité environnemental latino-américain visent à garantir le droit d’accès à l’information et à la justice environnementale, et à renforcer la participation des citoyens aux processus décisionnels en matière d’environnement. Sa ratification permettrait la mise en place d’un cadre règlementaire nécessaire pour répondre de manière structurelle à ces crises environnementales.

« Nous espérons que les membres du Congrès, qui ont condamné la marée noire, seront cohérents avec leurs déclarations et voteront en faveur de l’approbation de l’Accord d’Escazu ».

CooperAcción, partenaire du CCFD-Terre Solidaire.

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