Rapport SOFI – Six ans de hausse continue de la faim, la communauté internationale doit désormais prendre conscience qu’elle fait fausse route !

Publié le 12.07.2021| Mis à jour le 22.08.2022

Pour la 6ème année consécutive, la faim est en hausse au niveau mondial et tous les voyants sont au rouge. Alors que se prépare le nouveau sommet des Nations-Unies sur les systèmes alimentaires prévu en septembre 2021, il est urgent que la communauté internationale se remette en question, renonce à un système agricole et alimentaire industriel qu’elle porte à bout de bras, et soit, enfin, à la hauteur de l’enjeu.


Le nouveau rapport des Nations Unies sur l’Etat de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI) sort aujourd’hui, et le constat est sans appel. En 2020, 768 millions de personnes ont souffert de la faim, 2,4 milliards d’individus ont connu l’insécurité alimentaires et près de 40% de l’humanité ne peut se nourrir convenablement.

« Cela fait six ans qu’une personne sur trois n’est pas en mesure d’avoir accès de manière durable à une alimentation saine et équilibrée. Année après année, les chiffres tombent et se succèdent, mais ne sont malheureusement pas surprenants. La situation est plus que critique, nous savons qu’elle va durer et pourtant nombre d’Etats regardent ailleurs » dénonce Valentin Brochard– Chargé de plaidoyer souveraineté alimentaire au CCFD-Terre Solidaire.

Une crise alimentaire ignorée

Voilà plus d’un an que la société civile du Nord comme du Sud alerte sur la crise alimentaire sans précédent engendrée par la pandémie COVID 19. Entre les pertes de revenu et la hausse des prix alimentaires liée aux problèmes d’approvisionnement, il était tout à fait prévisible que les populations les plus vulnérables seraient particulièrement exposées à la faim. Pourtant, et comme pour chacune des crises alimentaires du XXIème siècle, la communauté internationale a voulu ignorer cette évidence.
« Aucune réponse politique internationale n’a pour le moment été mise en place. Le Comité de la Sécurité Alimentaire Mondiale (CSA), dont la mission est précisément de lutter contre la faim, n’a toujours pas été mandaté sur le sujet. Résultat, la hausse de la faim en 2020 (320 millions de personnes supplémentaires en insécurité alimentaire) est similaire à la hausse cumulée des cinq années précédentes. L’inaction de nombreux Etats, qui bloquent toute initiative internationale afin de préserver quelques intérêts commerciaux, est scandaleuse et tristement habituelle. » alerte Valentin Brochard.

Une nécessaire transformation en profondeur des systèmes agricoles et alimentaires

Le problème ne date malheureusement pas d’hier. La faim progresse chaque année de manière exponentielle depuis 2014 et frappe tant au Nord qu’au Sud : près de 10% de la population européenne souffre ainsi d’insécurité alimentaire. Alors que les petits producteurs et plus particulièrement les femmes sont toujours les premières victimes, le constat du rapport sur le sujet est sans appel : il faut transformer en profondeur nos systèmes agricoles et alimentaires si l’on veut avoir une chance d’éradiquer un jour la faim.
La communauté internationale sera-t-elle à la hauteur de l’enjeu ? Le doute est malheureusement permis au vu de ses dernières initiatives sur le sujet. Le Sommet des Nations Unies sur les Systèmes Alimentaires, prévu pour septembre prochain ne prend ainsi absolument pas la mesure du problème. Il ne propose que des modifications à la marge à un système agricole et alimentaire industriel pourtant à bout de souffle et dont les impacts économiques, environnementaux et sociétaux désastreux sont structurels.
« Plutôt que d’écouter les demandes des premiers concernés et d’impulser une vraie transformation agricole et alimentaire, ce sommet se concentre quasi-exclusivement sur un ensemble de solutions technologiques profitant à quelques multinationales et se faisant à l’encontre des intérêts des petits producteurs. Alors même que la transition agroécologique est de plus en plus documentée comme la solution d’avenir pour nous sortir de cette crise, les organisateurs de ce sommet, soutenus par la France, vont à l’encontre de cette réalité et tentent par tous les moyens de préserver les intérêts économiques des acteurs responsables de la crise actuelle » conclu Valentin Brochard.

Contact presse
Sophie Rebours – 07 61 37 38 65 – s.rebours@ccfd-terresolidaire.org

Note pour les rédactions :
La société civile internationale, notamment par la voix du Mécanisme de la Société Civile (dont le CCFD-Terre Solidaire est un membre actif), alerte depuis de longues années sur l’inaction de la communauté internationale vis-à-vis de la faim dans le monde, notamment en période de crise alimentaire.
Devant les directions prises et le manque d’inclusivité du Sommet des Nations Unies sur les Systèmes Alimentaires, et après de nombreuses tentatives infructueuses de discussions avec ses organisateurs, le Mécanisme de la société civile a pris la décision d’organiser, du 25 au 27 juillet prochain, un contre-sommet de la société civile sur les systèmes alimentaires.
Ce contre-sommet aura pour but de donner un vrai espace d’expression pour les voix mais aussi pour les solutions de la société civile du Nord comme du Sud vis-à-vis de la transformation de nos systèmes agricoles et alimentaires. Le CCFD-Terre Solidaire, ainsi que ses partenaires, y participera

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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