© Thibaut Durand

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Migrations : à Briançon l’accueil, même dans la tourmente #photodumois

Publié le 05.10.2023

Dans les Hautes-Alpes à la frontière franco-italienne, la société civile continue de se mobiliser pour porter assistance aux personnes exilées et vulnérables, à la suite à la fermeture du centre de l’association Refuges Solidaires, le 30 août dernier. Zoom sur une situation qui témoigne de la solidarité à l’épreuve de l’inaction des pouvoirs publics.

© Thibaut Durand / Hans Lucas via AFP

France, Briançon, le 31 août 2023.

Les Hautes-Alpes s’élèvent au loin dans un grand ciel bleu. Éclairés par une diagonale de lumière, quatre jeunes hommes jouent au foot dans un petit carré de terrain disponible. L’un d’eux, de dos, se prépare à réceptionner le ballon qui vole au-dessus de sa tête. Son mouvement se dessine comme une ombre chinoise sur la tente rouge à côté de lui. Celle-ci, se confond au milieu des autres tentes colorées qui encerclent nos joueurs et qui contrastent avec les murs couleur crème de l’église de Briançon, reconnaissable à ses fenêtres en forme de vitrail.

Malgré ses allures estivales, cette scène n’illustre pas un moment de convivialité échangé à l’occasion d’un camping d’été ou d’un camp scout. Les quatre jeunes hommes sont des exilés, qui comme beaucoup d’autres personnes, ont été accueillies provisoirement dans ce terrain mis à disposition par la Paroisse Sainte-Catherine, à quelques kilomètres de la frontière franco-italienne. Le temps d’un match, ils tentent sans doute d’oublier la souffrance et la peur de l’exil.

Le 30 août dernier, l’Association Refuges Solidaires — dédiée à l’accueil d’urgence des personnes exilées — a été contrainte de fermer les portes de son centre pour une durée indéterminée. Cette décision difficile fait suite à l’impossibilité pour les associations locales (Refuges Solidaires, Tous Migrants et EKO!) d’y poursuivre un accueil dans des conditions dignes et sécuritaires. Depuis la mi-mai, le centre du Refuges Solidaires hébergent entre 120 et 240 personnes exilées par nuit dans un bâtiment homologué pour 65 couchages. Parmi elles, de nombreuses femmes avec des enfants en bas âge et des mineurs isolés.

Malgré des alertes adressées à maintes reprises et relayée par le CCFD-Terre Solidaire, les associations se heurtent à l’inaction des pouvoirs locaux qui n’ont toujours pas mis en place de dispositif d’hébergement d’urgence comme le prévoit la loi, préférant promulguer un discours criminalisant à l’égard des personnes exilées et des associations mobilisées. La préfecture des Hautes-Alpes a annoncé l’arrivée de 84 effectifs supplémentaires pour renforcer les contrôles aux frontières. Depuis, les interpellations se multiplient jusqu’en dans la ville de Briançon où la police traque les personnes exilées pour les chasser de l’espace public.

Pour Capucine, bénévole au CCFD-Terre Solidaire et salariée des Terrasses Solidaires, c’est une situation extrêmement difficile à vivre. Elle ne cache pas sa colère et son sentiment d’impuissance. Pour elle, les pouvoirs publics ont joué la “carte du pourrissement“ en laissant le refuge se ternir sous autant de pression.

Depuis le 15 septembre, date à laquelle ont repris les activités paroissiales, il n’existe plus de structure d’accueil à Briançon. L’association Refuges Solidaires, avec la mobilisation d’habitants de la région, effectue des maraudes de jour pour assurer la distribution de vivres et informer les personnes exilées.

Cette photographie témoigne d’un élan de solidarité qui persiste face à une importante crise de l’accueil qui traverse le briançonnais. Nous continuons de soutenir nos alliés locaux mobilisés au quotidien et plaidons pour que les autorités prennent enfin la mesure de leurs responsabilités face à cet enjeu humanitaire.

Pour aller plus loin :

Ophélie Chauvin -

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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