“Battered waters” : le regard engagé d’Anush Babajanyan #jeudiphoto

Publié le 09.03.2023| Mis à jour le 10.03.2023

Au Kazakhstan et en Ouzbékistan, la mer d’Aral continue de disparaître sous le regard impuissant des peuples qui en dépendent. Lauréate du Prix Photo Terre Solidaire pour son documentaire “Battered Waters“, Anush Babajanyan témoigne de la résilience des populations d’Asie centrale contraintes de s’adapter à leur environnement bouleversé.

Photo tirée de la série “Battered Waters© Anush Babajanyan

Nous sommes à proximité du village d’Akespe, au Kazakhstan. Au milieu de ce no man’s land se dessine une spirale de sable et d’eau. Au centre de celle-ci, trois femmes —des amies ou peut-être des sœurs—se nettoient le corps avec de l’eau jaillissant d’une source naturelle. L’eau est chaude. Si chaude, qu’elles n’y trempent pas plus que leurs pieds ou leurs mains. Assises sur un muret de pierre, elles se laissent envelopper par les fumées de vapeurs et profitent d’une belle journée.

Comme une renaissance, cette source d’eau chaude prisée pour ses propriétés bénéfiques, a émergé sur l’ancien bassin de la mer d’Aral. Cette étendue d’eau salée à cheval entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan était encore il y a 50 ans le quatrième plus gros lac au monde. De nombreux villages et des générations de pêcheurs prospéraient autour d’elle. Aujourd’hui, la mer d’Aral a perdu 90% de sa surface et n’est plus qu’un désert de sable quasiment inhabité. Mais que s’est-il passé ? En 1960, l’Union Soviétique, dans une volonté d’étendre son industrie de coton, détourne les fleuves d’Amou-Daria et de Syr-Daria pour l’irrigation, privant la mer d’Aral de sa source et ses populations de leur lac nourricier.

Depuis 2019, la photographe Anush Babajanyan témoigne des conséquences liées à la mauvaise gestion de l’eau en Asie centrale. Elle met en lumière la résilience des populations affectées et souhaite apporter une perspective nouvelle, autre que la vision souvent répandue des bateaux en décomposition sur le bassin asséchée.

Je suis arrivée dans une région complètement dévastée. Et puis j’ai rencontré ces trois femmes qui s’amusaient tout simplement, reconnaissantes d’être à proximité d’une source d’eau chaude. Je me suis dit que c’était à la fois un soulagement et une manière ironique de raconter l’histoire de ce lac qui disparaît.

Anush Babajanyan

Pour Anush, cette photographie contraste avec la réalité et interroge. Peut-être que la vie est ainsi faite: lorsque quelque chose disparaît, quelque chose d’autre apparaît et permet à la vie de reprendre son cours, autrement. 

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Ophélie Chauvin -

avec le CCFD - TERRE SOLIDAIRE

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