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Pour faire face à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, les habitants des quartiers pauvres de Lima se lancent dans l’agriculture urbaine. Des cultures maraîchères et de petits élevages fleurissent au cœur de la ville.

En un peu plus d’un siècle, la population de l’agglomération de Lima est passée de 100 000 à 12 millions d’habitants selon le dernier recensement de 2017. Lima est ainsi devenue la 5ème ville la plus peuplée d’Amérique latine. Pour accompagner cet essor démographique, la zone urbanisée s’est étendue de 200 km² depuis 1950. D’après l’Organisation des Nations unies, cette tendance devrait se maintenir au moins jusqu’en 2020, à raison d’une croissance de 16 km² par an.

Face à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition

Conséquence ? L’achat de terres agricoles pour y construire des logements, des industries et des infrastructures a réduit considérablement la surface des vallées agricoles alentours. S’en est suivie une baisse de la production agricole et une augmentation des prix alimentaires. Aujourd’hui, environ 12% de la population de Lima vit en situation de pauvreté, jusqu’à 25% dans les zones périphériques pauvres. Ces populations consacrent jusqu’à 80% de leurs revenus à l’achat d’aliments. Elles sont touchées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition.

Des cultures maraîchères et de l’élevage au coeur des villes

Face à cette situation, l’agriculture urbaine permet d’améliorer l’accès à des aliments nutritifs, sûrs et suffisants. En effet, elle développe des productions variées telles que les cultures maraîchères, les tubercules et les plantes aromatiques.

Elle promeut aussi l’élevage de petits animaux dans les villes et les zones périphériques. Le Mouvement Citoyen pour le Changement Climatique (Mocicc) se mobilise pour accompagner le développement de cette agriculture urbaine dans la capitale péruvienne, notamment dans des quartiers périphériques, et pour promouvoir la souveraineté alimentaire. Le Mocicc est une plateforme de la société civile réunissant des organisations sociales, des ONG (parmi lesquelles des partenaires du CCFD-Terre Solidaire comme Forum Solidaridad Perú et CooperAcción), des réseaux, des institutions religieuses, des collectifs jeunes et citoyens… tous orientés « à générer des actions ainsi qu’un courant d’opinion pluriel pour défendre la vie et la durabilité de la Terre menacées par le changement climatique ».

L’importance de la biodiversité et des circuits courts

L’agriculture urbaine ne se limite pas à la production alimentaire, elle joue également un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité en milieu urbain. Les jardins partagés, les potagers sur les toits et les fermes verticales sont autant d’exemples de cette diversité. Ces espaces verts urbains permettent de reconnecter les citadins avec la nature et de favoriser les écosystèmes locaux.

Les circuits courts sont également un élément essentiel de l’agriculture urbaine. En réduisant la distance entre le lieu de production et le lieu de consommation, on limite les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, tout en garantissant des produits frais et de saison aux consommateurs urbains. Ce mode de distribution contribue aussi à la résilience des systèmes alimentaires locaux en diversifiant les sources d’approvisionnement.

Technologies et méthodes innovantes

L’intégration de technologies innovantes, telles que l’hydroponie et l’aquaponie, est un autre aspect de l’agriculture urbaine. Ces techniques permettent de cultiver des plantes en utilisant moins d’eau et sans sol, ce qui est particulièrement avantageux dans les zones où les terres cultivables sont rares. De plus, ces méthodes peuvent être combinées avec des systèmes de recyclage des déchets organiques pour créer des boucles de production durables et autonomes.

Encourager la participation citoyenne

L’agriculture urbaine est également un vecteur de lien social et de participation citoyenne. Les jardins communautaires et les projets participatifs impliquent les habitants dans la gestion de leur environnement, renforçant ainsi le tissu social et la solidarité locale. En outre, ces initiatives éducatives sensibilisent les populations aux enjeux de l’alimentation durable et de l’écologie urbaine.

Exemples internationaux et perspectives

Des exemples d’agriculture urbaine réussie existent dans le monde entier. À Rio de Janeiro, par exemple, le programme d’agriculture urbaine de l’AS-PTA a amélioré les conditions de vie de nombreuses familles en situation de précarité. En Inde, des projets similaires visent à intégrer l’agriculture urbaine dans les politiques de planification urbaine pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire et du développement durable.

Au Pérou, l’agriculture urbaine représente une réponse prometteuse aux défis de l’insécurité alimentaire, tout en contribuant à la durabilité environnementale et au bien-être des populations urbaines. En encourageant ces initiatives, Lima et d’autres grandes villes peuvent devenir des modèles de résilience urbaine et de transition écologique.

La vidéo survole diverses formes d’actions menées aux niveaux régional, diocésain ou local : actions de rue, éducation en milieu scolaire, forums régionaux, animations paroissiales, conférences, festivals, produits solidaires, concerts… Non pas un catalogue exhaustif, mais le reflet d’une identité régionale avec quelques sous-titres donnant les clés de compréhension.

-bfc-