Terrorisme et Jeux olympiques au Brésil, deux lois inquiétantes pour les libertés

Publié le 01.08.2016| Mis à jour le 08.12.2021

En amont de l’ouverture des Jeux olympiques de Rio de Janeiro au Brésil, les autorités brésiliennes ont pris des mesures pour contrer la menace terroriste. La société civile dénonce d’inquiétantes restrictions aux libertés.


Mars 2016. Dilma Rousseff, encore présidente du Brésil, ratifie une « loi antiterroriste ». Le texte qualifie de crime terroriste tout acte attentant à la personne, par la violence ou par une menace grave motivée par l’extrémisme politique, l’intolérance religieuse ou les préjugés raciaux, ethnique, de genre ou xénophobe et ayant comme objectif de provoquer une panique généralisée. Les personnes enfreignant cette loi encourent une peine comprise entre douze et trente ans de prison.

Alors même que le Brésil n’a jamais eu à souffrir de terrorisme, le flou qui entoure la notion de « terrorisme » inquiète particulièrement la société civile qui craint que cette loi puisse être utilisée contre les mouvements sociaux. Le texte indique en effet que la contestation sociale est exclue du champ du terrorisme uniquement « si les mouvements sociaux mènent des actions proportionnées », sans définir le terme « proportionnées ».

Criminalisation des mouvements sociaux et syndicaux

Par exemple, une occupation de terres par des militants du Mouvement des paysans sans terre (MST) sera-t-elle considérée comme une action militante « proportionnée » ? Ou encore, le fait de brûler un bus – comme lors de manifestations contre la hausse du prix du bus en 2013 – relèvera t-il ou pas de cette loi ?

Pour Janeslei Aparecida, secrétaire nationale chargée des mobilisations et des relations avec les mouvements sociaux au sein de la Centrale unique des travailleurs (CUT)[[Première organisation syndicale du Brésil]] :

« Cette loi est désastreuse car elle va renforcer la criminalisation des mouvements sociaux et syndicaux. »

Un avis partagé par Guilherme Leite Gonçalves, professeur de sociologie à l’Université de l’État de Rio de Janeiro (UERJ) :

« Cette loi est un instrument conçu et adapté pour tuer dans l’œuf les protestations contre l’actuelle vague conservatrice qui envahit le pays. »

Restrictions aux libertés

Compte tenu du climat politique et social actuel, il y aura probablement des protestations durant les Jeux olympiques qui se tiendront du 5 au 21 août à Rio de Janeiro. Elles risquent fort d’être réprimées par un État brésilien qui pourra s’appuyer sur la Loi générale relative aux Jeux olympiques, ratifiée par le gouvernement de Dilma Rousseff, le 10 mai 2016, et censée garantir la sécurité dans une ville marquée par une violence endémique.

Atila Roque, directeur exécutif d’Amnesty International au Brésil, dénonce ce texte qui

« prévoit de nouvelles restrictions des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique dans de nombreux secteurs de la ville hôte. »

Ces restrictions dénoncées comme contraires au droit et aux normes internationales.

Le 10 juillet 2016

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Dans le numéro d’août de Faim et Développement vous trouverez aussi notamment :
– S’ouvrir à l’autre au-delà des préjugés : un dossier sur l’intégration des Roms en Europe.
– Des paysannes et paysans en marche pour leurs droits : un reportage en Afrique de l’Ouest.
– Burundi : Yaga blog, les chroniqueurs d’un pays en crise

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