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Agriculture, semences & eau: Table ronde avec M.Massa Koné, partenaire du CCFD-Terre Solidaire

avril 13th, 2022 by

Le samedi 2 avril, à Notre Dame de Magri Cuxac d’Aude, Massa Koné, notre partenaire malien de l’association Convergence Globales de Luttes pour la Terre et l’Eau en Afrique de l’Ouest a terminé son séjour dans notre région par une table ronde en terre narbonnaise.

“Nous habitons tous la même maison” Pape François

Au sein de l’association CGLTE en Afrique de l’Ouest, Massa Koné lutte pour que les paysans aient accès à la terre et aux moyens de production (eau, semences, etc…).

Accueilli en fin de matinée à N.D de Magri par Monseigneur Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne, par les équipes CCFD-Terre Solidaire de l’Aude, des Pyrénées Orientales, de l’Hérault, Les scouts audacieux de Perpignan, ainsi que la chorale de Notre Dame des Champs, il a participé, l’après-midi à une table ronde réunissant autour de lui:

Les semeurs du Lodévois/Larzac, représentés par Marie Giraud et Mariano Pusceddu,

Louis Fabre vigeron à Luc sur Orbieu,

Enza et Robert Curbière de la confédération paysanne,

5 agriculteurs locaux confrontés eux aussi à des conflits d’usage (urbanisation croissante) et à la main mise des grandes entreprises de la chimie du secteur agricole.

Ici comme là-bas, nous retrouvons la même inventivité pour protéger les hommes et respecter la nature.

En ce temps de Carême, ces échanges ne pouvaient qu’entrer en résonnance avec la pensée du pape dans les encycliques Laudato Si’ et Fratelli Tutti.

Cliquer pour consulter les images de cette journée. https://www.flickr.com/photos/148913763@N05/albums/72177720298052568

Lutte contre les inégalités homme / femme : retour sur un apéro ciné-débat

avril 12th, 2022 by
Apéro ciné-débat

Après une animation dynamique pendant laquelle chacun.e s’est présenté.e et s’est exprimé.e sur une citation relative au féminisme parmi celles affichées sur les murs de la salle, nous avons visionné le film Papicha, avant d’échanger autour d’un débat qui fut vif et animé : Nous avons tout particulièrement admiré la force et la vitalité de Nejma dans son combat pour la Liberté, sa capacité à se relever et à rebondir, à résister toujours et malgré tout, ainsi que la sororité joyeuse de ces jeunes femmes, solidaires contre l’adversité. Un bel exemple pour nos combats contre l’oppression et contre les inégalités Hommes / Femmes.

Chacun.e a pu exprimer sa vision du féminisme, et/ou du patriarcat, ici et maintenant, au travers de sa perception du film, de son vécu et de sa sensibilité. Nous avons même parfois été bousculés dans notre vision des rapports entre les femmes et les hommes, confrontés à la perception de telle ou telle participante.

Une soirée réussie : nos trois organisatrices ont atteint leur objectif.

Mais Maud, Anne-Gaëlle et Marie-Laurence n’en resteront pas là : elles prévoient d’organiser un week-end rando-réflexion sur la lutte contre le patriarcat, une intervention au Forum du Bien Vivre de Grenoble (29/06/22 au 01/07/22) et leur participation aux Vacances Engagées du CCFD régional au mois d’août sur le même thème.

Retour de mission – Un café avec… Saison 2

avril 12th, 2022 by

Les podcasts Retour de mission reviennent pour une deuxième saison ! Le temps d’un café, nos chargés de mission racontent leurs voyages sur le terrain à la rencontre de nos partenaires. Anecdotes, rencontres marquantes… écoutez leur récit !

Côte d’Ivoire : la détermination de Sekou

Émilie Leroux, chargée de mission Golfe de Guinée, était en Côte d’Ivoire pour rendre visite à nos partenaires qui travaillent sur les enjeux fonciers et l’accaparement de terres. Lors d’un atelier elle a rencontré Sekou qui est engagé auprès des populations déplacées de force par la construction d’un pont et du métro d’Abidjan. Elle a pu échanger avec ces personnes déplacées.

Tchad : un puits particulier

Bruno Angsthelm, chargé de mission Golfe de Guinée, Centre et Corne de l’Afrique, était au Tchad où un puits pastoral est utilisé pour abreuver les troupeaux de communautés nomades. Cela aide à réduire la mobilité de ces communautés qui doivent se déplacer davantage à cause des changements climatiques.

Briançon : protéger les personnes migrantes

Marianne Ibos-Augé, chargée de mission mobilisation citoyenne et migrations, est allée à la frontière franco-italienne pour rencontrer notre partenaire Tous Migrants. A l’occasion de la Grande Maraude, un événement de sensibilisation sur les exactions de la police aux frontières, l’ensemble des participants s’est mobilisé pour protéger des personnes migrantes qui allaient être arrêtées.

Réalisation : Sidonie Hadoux
Illustration : Fabienne Couderc Crédit photo : William Dupuy

Vendredi Saint : proposition pour un chemin de Croix revisité

avril 11th, 2022 by
Chemin de croix 2022 station 4
Chemin de croix, station 4 : Jésus rencontre sa mère / Prendre soin de notre terre mère

Vendredi 7 avril 2023, c’est le vendredi Saint. Traditionnellement, ce jour-là, les catholiques vivent le chemin de Croix, un parcours spirituel qui permet de revivre la passion du Christ.

Nous vous proposons de vivre un chemin de Croix revisité, appelé Un Monde Nouveau. Il s’adresse à toutes celles et ceux qui cherchent à s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Un livre pour partager  

Inspirés par la narration du chemin de croix, ce livre met en dialogue le récit de la passion avec la crise climatique que nous traversons. Les quatorze stations qui rythment un chemin de croix classique sont liés à  quatorze extraits de l’encyclique du pape François, Laudato sí. Puis quatorze auteurs venus de tous les horizons proposent leur regard sur l’une de ces stations.  

Un livre pour méditer  

Ce chemin de croix revisité offre un moment de pause et de recueillement sur le monde qui nous entoure, quelle que soit notre spiritualité. Pour trouver dans cette méditation le courage et la force de changer de mode de vie, afin de permettre aux générations futures de vivre en paix, sur une planète préservée.  

Un livre pour s’engager  

Si le chemin de croix est un chemin de souffrances, il est aussi porteur d’espérance. Dans notre monde agité, où l’humanité et la planète souffrent, nous sommes invités à porter collectivement notre croix. Celle de la lutte contre le réchauffement climatique. Celle de la lutte pour l’écologie intégrale. Une véritable démarche de conversion.  

Les auteurs : Yann Arthus-Bertrand, Grégoire Catta, Bruno-Marie Duffé, Ferrante Ferranti, Dina Gardashkin, Gaël Giraud, Lucero Guillén, Bernard Holzer, Elena Lasida, Véronique Margron, Dominique Quinio, Matthieu Ricard, Marcela Villalobos Cid, Jean Ziegler.

Camp Bien Vivre – Séjour jeunes adultes (août 2022)

avril 11th, 2022 by

Vous voulez participer à expérimenter et construire un “hameau du bien vivre” dans un cadre naturel et à côté d’une ferme? Ce camp est fait pour vous! L’objectif est de s’interroger sur ce qu’est le bien vivre, la sobriété et d’expérimenter concrètement ces thématiques en petite communauté.

Nous proposons de vivre un temps d’échange et de partage entre les participant·es mais également en allant à la rencontre du territoire local, ses acteur·rice·s et habitant·e·s. Ce sera donc l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes, de nos régions mais aussi de beaucoup plus loin ! En effet, deux membres d’associations partenaires internationales du CCFD-Terre Solidaire participeront à ce séjour avec nous et témoigneront de leurs expériences et vécus : Isadora, du Chili, membre du Réseau chilien contre les violences faites aux femmes, et Tamara, de Serbie, membre de Grupa 484, une association qui travaille à la fois sur l’éducation à la paix et avec les personnes migrantes sur la route des Balkans.

Le séjour se finira avec un weekend festif et réflexif* ouvert au public extérieur.

Respire

à ton rythme, dans un cadre naturel et original pour prendre du recul sur ta vie

Expérimente

un hameau du bien vivre et un mode de vie plus sobre, en groupe ou par toi-même

Informe toi

en partageant des ressources et des outils, par des ateliers et animations diversifiés

Découvre

le territoire local, ses acteur·rice·s et habitant·e·s, en ballade, à vélo ou en rando…

Rencontre

les participant·e·s, des partenaires internationaux par l’échange et la convivialité

Fête !

à la fin de ce séjour, avec un large public intergénérationnel lors d’un weekend réflexif et festif

Organisation et inscription

Ce séjour, organisé par le CCFD-Terre Solidaire Bourgogne Franche-Comté et Lorraine ainsi que le MRJC Haute-Saône et Lorraine, se déroulera du 8 au 15 août 2022 sur l’espace du camping “Le Moulin” à Gourgeon (70). Nous demandons une participation financière libre et en conscience. A titre indicatif, le prix pour l’entièreté du séjour serait autour de 150 euros. 

Si cette belle aventure vous intéresse, vous pouvez vous inscrire via ce lien: Formulaire d’inscription: Camp Bien Vivre – Séjour jeunes adultes (août 2022) | Framaforms.org.

N’hésitez pas à partager l’information autour de vous! 😉

Pour plus d’informations…

*Pour plus d’information sur le weekend festif et réflexif, consulter le lien suivant: Weekend Bien Vivre: Festif et Réflexif ! – CCFD-Terre Solidaire ou tenez vous régulièrement au courant sur notre page Facebook: https://www.facebook.com/CCFDTerreSolidaireBFC/

Nous contacter par mail: fabrique.combeaufontaine@mrjc.org

Nous contacter par téléphone: 09.53.91.17.80 / 06.72.41.63.40

Deux ateliers “Fresque du Climat” en Bourgogne

avril 10th, 2022 by

Le changement climatique est un problème collectif complexe, mais il est encore très mal compris par l’ensemble de la population.

La Fresque du Climat est un outil efficace pour former et sensibiliser les citoyens. Elle permet à chacun de déclencher des actions constructives face aux enjeux du changement climatique. L’animation peut être considérée comme un moyen ludique et participatif de s’approprier le rapport du GIEC sur le Climat.

Le 9 avril dernier une vingtaine de bénévoles et sympathisants du CCFD-Terre Solidaire ont participé à deux ateliers animés par Blandine. Trois heures de réflexions et d’échanges en trois temps : 1h30 de jeu avec des cartes permettant de découvrir les causes et les conséquences du changement climatique, 45 minutes de créativité pour retracer les liens et illustrer la fresque, 45 minutes consacrées aux pistes d’actions concrètes.

En savoir plus sur l’association “Fresque du Climat” et sur son projet

JPC

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Côte d’Ivoire : le cacao de la discorde

avril 8th, 2022 by

Alors que les traditionnels chocolats de Pâques sont dans les rayons Emilie Leroux, chargée de mission Afrique, nous emmène en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Dans ce pays où la terre se fait rare la culture du cacao alimente de nombreux conflits fonciers.

©Clémentine Méténier/CCFD-Terre Solidaire
©Clémentine Méténier/CCFD-Terre Solidaire

Le cacao, fleuron de l’économie ivoirienne

La Côte d’Ivoire a basé son développement économique sur l’agriculture et notamment sur des cultures d’exportation. Cette stratégie semble avoir porté ses fruits puisque la Côte d’Ivoire est le premier producteur avec 40% de la production mondiale de cacao. Beaucoup de Français risquent donc d’en consommer très prochainement.

Si la Côte d’Ivoire a réussi à atteindre cette performance, c’est aussi au détriment de son environnement : 90% des forêts ont été détruites en 50 ans et remplacées par du cacao.  

40%

de la production mondiale de cacao

90%

des forêts remplacées par des cacaoyers

Une culture à l’origine de conflits fonciers

Aujourd’hui, les plantations ont vieilli et les sols se sont dégradés. Une solution serait de replanter ailleurs, mais il n’y a plus de nouvelles terres à défricher. En plus, la démographie est galopante donc la pression sur le foncier est forte. En quelques décennies, la terre est devenue l’objet de toutes les convoitises et de très nombreux conflits.

Le cacao s’est développé grâce à l’arrivée de nombreux migrants, notamment du Burkina Faso et du Mali qui, à l’époque, se sont vu confier des terres de façon orale. Plusieurs générations après ces contrats oraux sont remis en question par des autochtones. Mais qui peut savoir ce que les anciens se sont dit il y a 50 ou 60 ans ! La situation est donc très complexe.
Par ailleurs, au niveau local les communautés continuent d’appliquer des règles coutumières elles aussi orales.

ASAPSU accompagne les communautés pour régler ces conflits

Notre partenaire ASAPSU expérimente une approche innovante : il accompagne les communautés villageoises dans la clarification et la renégociation des règles de gestion des terres.

Les populations se réunissent et redéfinissent collectivement les conditions d’accès à la terre. Ces nouvelles règles sont ensuite formalisées à l’écrit. Ainsi, chacun sait à quoi s’en tenir et cela permet de prévenir et d’anticiper les frustrations et les conflits.

Ce travail d’ASAPSU est une très belle réussite puisque les autorités locales comme les populations voisines réclament son accompagnement. On voit donc que si on se donne le temps d’impliquer les communautés et de les écouter, il est possible de transformer le foncier en un levier de cohésion sociale.

Aller plus loin :

Des rencontres autrement, dans la DD51C

avril 7th, 2022 by

Cette année, nous nous réjouissions de recevoir Madame Fatima MOURA, coordinatrice du travail de la FASE, dans le Mato-Grosso au Brésil, Fédération d’organismes pour l’Assistance Sociale et Educative. Un séjour d’un peu plus de 2 semaines en Champagne-Ardenne était programmé dont une sur le territoire de Châlons.
Mais malheureusement, Madame Moura n’a pu venir…

@Christian Lanciot

Sur Châlons en Champagne, plusieurs rendez-vous étaient déjà pris. Certains ont été maintenus, des soirées animées autrement. Ainsi qu’un temps convivial à la “Cantine du 111“, tiers lieu châlonnais, où s’expérimente l’économie solidaire et le développement durable. La cantine a traversé la crise et les divers confinements. Ce fut un temps convivial et original, à renouveler. Il a permis, par exemple, des échanges entre l’équipe d’animation et des membres des « Equipes Enseignantes », ainsi qu’avec deux personnes, qui ont vécu plusieurs années en Amérique Latine, l’un au Brésil et l’autre en Bolivie.
Dans ce contexte, nous avons traversé le temps et l’espace, remettant le monde à l’échelle d’un village, confrontant les rencontres et expériences des uns et des autres. Les vidéos (interviews) de la CPT et RHK de cette année nous y ont aidés.

Courtes et concrètes, elles ont favorisé le débat :
la 1ère sur la Conférence Pastorale de la Terre au Brésil (CPT Araguaia Tocantins) avec Felipe Eduardo Lopes Oliveira, traitant de la problématique du droit d’accès à la terre et du travail esclave.

La 2nde sur le Réseau d’Horticulteurs de la région de Kayes (RHK) au Mali, avec Ibrahim Sarr, sur l’agroécologie et l’organisation de circuits de commercialisation des produits, notamment des légumes dans les villes à proximité.

Dans ces deux situations, nous avions dans le groupe, des personnes qui pouvaient nous aider à mesurer le chemin parcouru dans ces deux contextes, depuis les années 80, comme Jean-Marie, qui a bien connu la CPT (déjà existante au début des années 90) et Anne-Marie, qui a rencontré, par le biais de l’ACCIR*, les « pionniers » des organisations agricoles de cette région de Kayes. Ceux-ci, migrants en France avec un projet de retour, sont venus se former dans des fermes champenoises.

*L’ACCIR, association de professionnels de l’agriculture de Champagne-Ardenne, qui s’est donnée comme mission d’accompagner le développement agricole dans plusieurs pays d’Afrique par des agriculteurs du territoire.

Autant de liens qui nous motivent et témoignent de dynamiques pérennes. Claude

@Nathalie Henry-Delatre
une partie de l’Equipe d’Animation 51C @Nathalie Henry-Delatre

Au Tchad : le sport contre la stigmatisation du handicap #JeudiPhoto

avril 7th, 2022 by

Cette semaine, nous célébrons la Journée internationale du sport pour le développement et la paix. Pour l’occasion, portons notre regard sur le courage et la détermination des athlètes en situation de handicap au Tchad. Grâce au handisport, ces personnes luttent pour leurs droits et contre les stigmatisations.

© Roberta Valerio
Des athlètes paralympiques s’entrainent à N’Djamena (Tchad), Janvier 2018. © Roberta Valerio

Sur ce modeste terrain sportif de N’Djamena, les athlètes profitent de cette belle journée ensoleillée pour jouer au volley-ball assis. La clameur, mêlée au boucan de la balle qui frappe le sol, offre une cacophonie dynamique et réjouissante. Derrière son objectif, la photographe Roberta Valerio immortalise la joie sur les visages et l’atmosphère bon enfant qui règne sur le terrain.

Par-delà le filet, les sportifs s’échangent une tape de mains fraternelle et un regard complice. Adversaires dans le jeu, mais solidaires sur le terrain : les deux équipes se félicitent de la partie endiablée qu’ils viennent de partager. Le temps d’un match, ils ont pu oublier le fardeau de leurs handicaps. Surtout dans une société qui renforce l’exclusion et la marginalisation à leur encontre.

“Ici, le handicap est perçu comme une “malédiction”. Les enfants handicapés grandissent bien souvent cachés de la vue des voisins et reclus” témoigne Toïma, Secrétaire Générale du Comité National Paralympique du Tchad. Comme elle, ils sont près de 200 athlètes, hommes et femmes, réunis au sein du Comité à N’Djamena. Grâce à la pratique du handisport, ils parviennent à se détacher du regard des autres et à prendre confiance en eux. Comme tout bon sportif, ils ont la niaque de gagner et d’affronter les plus grands sportifs paralympiques. Mais le sport est, surtout et avant tout, synonyme de solidarité, de liberté, d’inclusion et de droits.

Toïma se mobilise pour favoriser le changement social grâce au handisport et obtenir la reconnaissance de leur pratique à l’échelle nationale. Les actions du Comité sont soutenues par l’association APAD (Action de Partenaires pour l’Appui au Développement), partenaire du CCFD-Terre Solidaire, dans le cadre du projet : “Jeunes artisans d’une nouvelle citoyenneté au Tchad”.

Le sport ne se limite pas à la compétition et au divertissement. Il est aussi un outil au service du développement et de la paix. Un levier pour faire progresser les droits humains et la lutte contre les discriminations.

Lire aussi :

Accueil de Minyara Mejbri par le Bocage bressuirais.

avril 6th, 2022 by
Crédit Photo - Nouvelle République
Minyara Mejbri dans le bocage bressuirais

Retour sur l’accueil de Minyara Mejbri, par le CCFD-Terre Solidaire du Bocage bressuirais, pendant 9 jours, du 27 mars au 3 avril 2022.

Minyara Mejbri est coordinatrice régionale justice environnementale au sein du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

Témoignage de Minyara

Bonjour  tout le monde, je m’appelle Minyara MEJBRI de la Tunisie, je travaille au sein de l’organisation Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) , partenaire du CCFD terre solidaire depuis 2012. Cette association travaille sur les droits de l’Homme dans le but de défendre les droits économiques, sociaux et environnementaux des populations au niveau local, national et international ; soutenir les mouvements sociaux et promouvoir un nouveau modèle de développement respectueux de l’environnement et de la dignité des citoyen (ne)s . Le FTDES travaille sur plusieurs thématiques telles que les droits des femmes, les droits des migrants, le droit du travail et les droits environnementaux. Je suis venue en France pour une vingtaine de jours, dans le cadre de la campagne de carême afin de parler du projet « Justice Environnementale » financé par le CCFD-Terre solidaire ; le département de la justice Environnementale compte une équipe de 6 salariés travaillant sur ce projet sur tout le territoire tunisien. Nous sommes animés par le même but et le même intérêt : celui de défendre des droits de l’Homme, faire le changement. L’objectif de ce projet est de renforcer la capacité de la Société civile tunisienne sur les droits, lutter contre les injustices socio-environnementales, accompagner, et soutenir les revendications légitimes et constitutionnelles des Mouvements socio-environnementaux et travailler sur les politiques environnementales.

Notre travail s’articule sur plusieurs volets :

  • Le premier volet c’est le droit à l’accès à l’eau surtout dans les écoles primaires. En effet, en Tunisie il y a 1415 écoles qui ne sont pas  raccordées à l’eau et plus de 300 000 personnes qui n’ont pas d’eau, sans oublier la souffrance qui en découle pour les femmes surtout dans le milieu rurale, la corruption, le problème des lois. Dans ce volet nous nous sommes attelés à travailler sur les causes de tous ces problèmes et à les résoudre. Jusqu’à maintenant on a réussi à contraindre les autorités à construire un réservoir d’eau dans une école et à faire un puits dans une autre école. Par ailleurs, le FTDES a réussi à aider 7 familles à être raccordées au réseau de l’eau potable et nous avons, en outre, élaboré des propositions pour le nouveau code des eaux en vue d’une plus grande égalité entre les zones urbaines et rurales.
  • Le deuxième volet c’est le droit de vivre dans un environnement  sain et propre, dans ce volet on a abordé le problème de la pollution industrielle et la gestion des déchets ménagers, solides et dangereux  en Tunisie. Après un combat de longue haleine, nous avons réussi à contraindre le ministère de l’environnement à fermer une décharge anarchique. Nous avons, en outre, réussi à pousser l’office National d’assainissement à raccorder plus de 150 foyers au réseau de l’assainissement. De même qu’on a sauvé une montagne et les activités agricoles qui y sont menées, des travaux destructeurs  d’une carrière de pierre.   

Nous avons également contraint une commune à l’enlèvement des déchets inconnus jetés dans une zone défavorisée après une campagne de plaidoyer qui a duré une année. Et avec la collaboration de la société civile tunisienne on a réussi à pousser l’Etat à renvoyer les déchets arrivant d’Italie. En outre, on a mené un combat contre une structure de l’Etat, il s’agit de l’office National d’Assainissement pour qu’il respecte l’environnement et cesse de jeter les eaux usées sans traitement dans la mer. Donc on a essayé de porter la voix des victimes de toutes ces injustices au travers des médias, des reportages réalisés par l’équipe, des photos et des rencontres avec les autorités.

Désormais, on a choisi la stratégie du contentieux  pour faire appliquer la justice de manière pacifique. Grace à l’aide du CCFD-Terre solidaire, nous sommes décidés à continuer le combat jusqu’au bout avec plus de résistance en vue de la concrétisation de la justice sociale et environnementale et l’amélioration les conditions de vie pour tout le monde. Minyara MEJBRI

Crédit Photo - Marie Jo GAUTIER
Minyara en visite terrain avec chargé de mission Forêt Communauté de communes Haute Saintonge
Crédit Photo - Marie Jo GAUTIER
Journée d’accueil régionale à Saintes de Minyara

Ci-dessous les différents articles de la presse régionale

Look Up : Une marche climat contre le « déni climatique »

avril 4th, 2022 by

Le 12 mars dernier, près de 80 000 personnes ont défilé dans plusieurs villes en France, pour dénoncer l’absence des questions climatiques dans les médias. Cette absence est particulièrement flagrante en période de campagne pour les élections présidentielles et législatives. À Paris, une trentaine de bénévoles du CCFD-Terre Solidaire Ile de France ont participé à la marche, afin de porter haut les slogans de la campagne justice climatique. Olivier témoigne.

En quoi c’était important pour toi de participer au 12 mars ?

Le CCFD Terre Solidaire s’est engagé depuis quelques années dans ce combat pour la sauvegarde de notre maison commune. C’est pourquoi nous avons décidé, avec un petit groupe de bénévoles et salariés du CCFD Terre Solidaire d’île de France, de participer à cette marche. Personnellement, je pense qu’il y a urgence à nous mobiliser pour lutter contre le réchauffement climatique, ses effets dévastateurs sur les écosystèmes, la biodiversité et l’élévation du niveau de la mer. Le déni climatique et l’inaction des décideurs sont des obstacles majeurs à surmonter pour contenir l’augmentation des températures mondiales. J’espère que notre voix, mêlée à celles d’autres indignés, réveillera la conscience collective et surtout celle des décideurs, pour limiter le réchauffement climatique.

Comment s’est déroulée cette journée de mobilisation ?

Cela a débuté le matin par un atelier confection de pancartes à l’Association des Étudiants Protestants de Paris, une occasion œcuménique de rencontrer des militants d’autres confessions. Nous avons eu des discussions riches sur les solutions au changement climatique, notamment sur l’emploi des énergies renouvelables et les effets du changement climatique sur les températures mondiales. Après un repas partagé, nous nous sommes rendus en groupe jusqu’à la place de la Nation, point de ralliement et départ de la manifestation. Les copains du CCFD-Terre Solidaire nous ont rejoint petit à petit dans le cortège. Nous avons attendu ensemble dans le flot des manifestants le départ de la manifestation, illustrant le nombre conséquent de participants. Notre but était de rallier la place de la République.

Que retiens-tu de cette marche ?

Le défilé était assez silencieux hormis les conversations entre manifestants. Pas de slogans repris par la foule, pas de chants entonnés en commun. Seuls les rythmes des batucadas accompagnaient la progression. Néanmoins, le défilé s’est déroulé dans la bonne humeur et a laissé le temps à la discussion sur les enjeux climatiques, les impacts des gaz à effet de serre, et la nécessité d’adopter des mesures pour atténuer le changement climatique. Les messages affichés sur les pancartes et banderoles étaient explicites, appelant à la réduction des émissions de CO2 et au respect des accords de Paris. Mais seront-ils entendus par les décideurs ? On a du mal à y croire. C’est pourquoi je pense qu’il ne faut pas baisser les bras et continuer à nous préparer pour les prochaines marches pour le climat. Il est essentiel de renforcer notre résilience face aux effets du changement climatique, notamment les vagues de chaleur, les sécheresses, et la fonte des glaces.

Olivier, bénévole dans le 77

Les Cop : Une dynamique essentielle pour la lutte contre le réchauffement climatique
Les Conférences des Parties (COP) jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. La COP26 à Glasgow a mis en avant la nécessité d’accélérer les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, malgré des progrès mitigés. La récente COP27 à Sharm el-Sheikh a marqué une avancée historique avec la création d’un fonds financier pour les pertes et dommages, destiné à aider les pays du Sud, les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Cependant, la fin des énergies fossiles reste un sujet de discorde. La COP28 à Dubaï sera une étape clé avec le Bilan Mondial, évaluant les progrès de l’Accord de Paris et recommandant des priorités pour les futurs objectifs climatiques. Ces COP sont des rendez-vous incontournables pour maintenir la pression sur les décideurs et garantir des actions concrètes face à l’urgence climatique.

31 Mars 2022 : Regards croisés sur le Niger

avril 2nd, 2022 by

La période de Carême est pour CCFD-Terre solidaire celle de l’accueil de quelques uns de nos partenaires à travers le monde. A chacune des 17 régions, son partenaire. La Bretagne, quant à elle a accueilli Ali BADARA, ingénieur agronome, responsable de l’association MOORIBEN au Niger (MOORIBEN signifiant ‘La Misère est finie’). Après un séjour dans chacun des autres départements bretons, les équipes CCFD- Terre solidaire du Morbihan lui ont servi un programme d’activités bien chargé.

Notamment, de nombreux bénévoles et sympathisants ont pu assister avec intérêt à la conférence publique, donnée par Ali BADARA, en francais, le 31 Mars 2022 à Séné, commune limitrophe de Vannes, tournée vers le golfe du Morbihan.

Nous y avons beaucoup appris sur le Niger en général et sur l’activité de l’association MOORIBEN en particulier.

Les travaux agricoles sont rythmés, au Niger, par la saison sèche et par la saison humide. Les paysans nigériens se trouvent donc à la merci des sécheresses et …des inondations.

Le but de MOORIBEN, depuis de nombreuses années, consiste, par l’Agro Ecologie à restaurer la fertilité des sols (usés notamment par la déforestation), à valoriser les savoirs faire existants et à gérer des intrants locaux (semences adaptées, engrais).

Pour cela, 650 paysans relais ont permis de toucher 1903 exploitations familiales, 50000 arbres plantés, 386 magasins de céréales représentant 500 tonnes de stocks sociaux moyens,  47boutiques d’intrants (semences,…).

Les conditions politiques n’y sont pourtant pas plus favorables que les condition climatiques avec une administration publique absente et les attaques des djihadistes dans l’ouest du pays et de Bokoaram dans l’est.

A l’issue de l’exposé d’Ali Badara, la salle a posé de nombreuses questions, débordant le strict domaine de l’Agro-ecologie, pour s’intéresser à la vie quotidienne et aux mœurs de la population.

Merci à Ali Badara et aux équipes locales du CCFD-Terre Solidaire pour cette soirée très enrichissante.

« Cap Bien Vivre » : une nouvelle plateforme numérique…pour changer de boussole !

avril 1st, 2022 by

Parce que les indicateurs gouvernent les politiques publiques et sont omniprésents dans nos vies, il est essentiel de s’y intéresser pour comprendre le monde et le changer en définissant collectivement ce qui compte.

La nouvelle plateforme « Cap Bien Vivre » s’adresse à des publics multiples pour penser concrètement et porter collectivement une vision transformatrice du bien-vivre ensemble.

Vous y trouverez :

  • Des articles de fond pour approfondir les enjeux qui sous-tendent la problématique des indicateurs de richesse
  • Une proposition méthodologique, basée sur l’expérience de l’indicateur « IBEST » à Grenoble, reprenant les étapes de mise en place d’indicateurs alternatifs, et pouvant inspirer les acteurs du développement local
  • Une base d’outils pédagogiques permettant d’aborder ces sujets avec différents publics dans une démarche d’éducation populaire.
  • Une base de données des indicateurs de richesse existants.

Comme vous le verrez dans la rubrique « Qui sommes-nous », ce site n’est pas exhaustif : c’est un site itératif et collaboratif qui a vocation à être complété, au fur et à mesure de l’avancée des recherches et expérimentations, par tout acteur porteur d’expériences. Nous comptons sur vos contributions pour venir apporter votre pierre à l’édifice. La rubrique « Contact » est là pour ça.

Portée de manière collaborative par un collectif composé de collectivités locales, d’acteurs de la recherche et d’organisations de la société civile dont le CCFD-Terre Solidaire, ce site Internet est un outil au service de la transition de notre modèle de société.

Alors…bonne navigation !

L’histoire de Minyara qui se bat pour l’accès à l’eau en Tunisie

mars 31st, 2022 by

A Kairouan en Tunisie Minyara se bat pour un accès une eau propre pour tous et toutes. Elle travaille au Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux, partenaire du CCFD-Terre Solidaire.

Minyara referme doucement la porte de chez elle. Ses sœurs et son père dorment encore. Il fait déjà chaud.
La fenêtre est ouverte et l’odeur du café qu’elle vient de préparer se répand encore dehors.
D’ici quelques minutes, le village tunisien où Minyara habite se réveillera. Mais pour le moment, la rue est calme.

Par la fenêtre du bus, elle observe les immeubles qui défilent. Les maisons blanches aux portes bleues. Et puis, à l’entrée de la ville de Kairouan, les marchands ambulants qui installent leurs stands. Une longue journée de travail s’annonce pour eux comme pour Minyara. Voilà cinq ans qu’elle travaille au FTDES, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux, créé dans l’élan de la mobilisation du printemps arabe.

Avec ses collègues, elle organise un événement pour dénoncer la pollution par des entreprises privées des eaux marines tunisiennes. Certaines plages sont fermées car les eaux usées sont déversées dans la mer. Mais Minyara regrette que les autorités ne soient pas plus sévères avec ces entreprises.

Elle déplore la corruption car elle diminue l’action du gouvernement et les conséquences qui vont avec sont terribles : destruction du littoral, difficultés d’accès à l’eau courante, mise en péril de la santé des travailleurs et travailleuses. La quête du profit semble passer avant la santé des habitants. Et ça, Minyara ne le tolère pas.

C’est pour cette raison que, sitôt ses études d’informatique terminées, elle s’engage avec la société civile tunisienne. Elle deviendra bénévole, trésorière au FTDES, puis chargée de projet environnemental. Plus jeune, Minyara n’avait pourtant rien d’une militante pour le climat ou pour les droits sociaux. Elle n’a pas conscience des inégalités qui jalonnent les parcours de vie. Quand elle réalise plus tard que 60 000 personnes n’ont pas accès à l’eau courante à Kairouan, elle bondit de sa chaise. Ces personnes, les femmes surtout, font face à une grande précarité. Elles doivent aller au puits quand il y en a, ou récupérer les eaux de pluie , malgré les risques de maladies. Alors sur sa liste des choses à faire, Minyara l’a écrit en lettres capitales : Refonder la politique hydraulique tunisienne.

Il y a beaucoup de choses à faire et encore trop peu de travail concret sur le terrain à travers les actions qu’elle met en place. Elle cherche à faire pression sur le gouvernement pour que ce dernier revoie le code des eaux. Même si rien n’est encore joué, elle sait qu’il lit les rapports que rédige le FTDES. Et c’est déjà un début de victoire.

Alors dans le bus qui la ramène chez elle. Le soir, alors que la nuit tombe sur Kairouan, elle fait le bilan de sa journée. Elle réalise que, malgré les difficultés, chacune des tâches qu’elle exerce lui procure une immense fierté. Le combat est loin d’être terminé !