Maroc : l’agroécologie pour lutter contre la sécheresse #JeudiPhoto

Publié le 07.07.2022| Mis à jour le 26.07.2024

Permettre aux communautés paysannes de faire face au manque d’eau et à la sécheresse grâce à l’agroécologie pour mener vers la souveraineté alimentaire : c’est le pari que s’est donné une ferme-école à Benslimane, au Maroc. Arrêt sur image. 

Apprentissage du bouturage du thym à la ferme-école de “Bio Assil”, Maroc. © Patrick Piro

UNE FERME-ÉCOLE POUR APPRENDRE L’AGROÉCOLOGIE AU MAROC

Nous sommes à l’Est du Maroc, à une quarantaine de kilomètres de Casablanca. Dans cette ferme-école de Benslimane, ces femmes participent à un atelier de bouturage. Les arômes des bouquets de thym frais qu’elles manipulent caressent agréablement leurs narines. Avec agilité, elles fractionnent une à une les brindilles. Puis, elles les plantent dans des petits godets de terreau pour qu’elles y fassent des racines. Leurs sourires laissent percevoir la joie et la satisfaction qui les animent. Au bout de la chaîne de transformation, elles auront le plaisir de récolter goutte-à-goutte, l’huile essentielle de cette plante aromatique.

Dans la ferme-école Bio Assil, on ne parle que d’agroécologie. On y apprend à cultiver des cultures maraîchères, des plantes aromatiques et médicinales de manière durable et responsable. On y apprend à produire sans pesticides ni intrants chimiques, au moyen de techniques agricoles qui protègent les sols et les ressources naturelles, incluant les nappes phréatiques et les cours d’eau. Certaines parcelles sont dédiées à des essais culturaux afin d’innover et de déterminer quelles sont les pratiques les plus performantes pour faire face au stress hydrique et à la variabilité climatique. Ces pratiques prennent en compte les effets de la sécheresse, la gestion des eaux souterraines, ainsi que la recharge des nappes phréatiques. En plus, la ferme met l’accent sur l’utilisation de techniques d’irrigation qui minimisent l’évaporation, aidant à préserver les ressources en eau disponibles.

DES PARTENARIATS CONCRETS SUR LE TERRAIN POUR DÉVELOPPER L’AGROÉCOLOGIE AU MAROC

Ce programme d’initiation et de formation à l’agroécologie est le fruit d’un partenariat engagé entre le CCFD-Terre Solidaire, la Fédération Nationale du Secteur Agricole (FNSA) et l’association Terre et Humanisme Maroc (THM). Ce projet est apparu comme vital pour aider les communautés paysannes à faire face à la situation dans le pays. À l’automne 2021, le Maroc a subi sa pire sécheresse en 40 ans. Et le pays vient aujourd’hui à manquer de plus en plus d’eau potable. À cela, s’ajoutent les conséquences de la guerre en Ukraine qui ont fait exploser le prix des aliments de base, comme la tomate.

Grâce à la motivation d’une vingtaine d’agricultrices et d’agriculteurs formés, cette initiative permet d’aider les petites exploitations familiales à gagner en autonomie et à faire face à la concurrence d’une agro-industrie exportatrice qui puise la majorité des ressources en eau. Parmi les apprentis, on compte une majorité de femmes. Elles ont compris l’importance de travailler en réseau, d’échanger et d’unir leurs forces pour optimiser l’usage de l’eau et lutter contre les sécheresses récurrentes. Cette région, touchée par la sécheresse, souffre de déficit en eau, aggravé par le réchauffement climatique. Les réserves d’eau douce et les nappes souterraines sont sous pression.

En outre, la gestion durable des ressources hydriques devient cruciale pour la survie des écosystèmes locaux. Le programme inclut des techniques d’irrigation efficace pour minimiser l’évaporation et maximise l’usage de chaque mètre cube d’eau disponible. Les femmes, particulièrement vulnérables face à ces crises, jouent un rôle clé dans la mise en place de pratiques résilientes. Les précipitations irrégulières, les longues périodes de sécheresse et la surexploitation des ressources en eau aggravent les conditions de vie.

L’importance de la gestion de l’eau potable, l’accès à des réserves d’eau souterraine, et l’assainissement sont essentiels pour maintenir la résilience des communautés agricoles. De plus, le changement climatique, avec ses variations de précipitations et ses températures extrêmes, a un impact significatif sur les récoltes et la production agricole. Les périodes de sécheresse prolongées mettent en péril la sécurité alimentaire et augmentent la vulnérabilité des familles rurales. Les pratiques d’irrigation doivent être optimisées pour garantir l’efficacité de l’utilisation de l’eau disponible. La gestion des ressources en eau douce, en particulier dans les zones arides et semi-arides, est un défi constant. Les conditions de sécheresse persistent, affectant les débits des cours d’eau et rendant la répartition de l’eau difficile.

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