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Mauritanie : l’agroécologie, vecteur d’avenir #JeudiPhoto

septembre 1st, 2022 by

En Mauritanie, pays marqué par l’émigration, la sécheresse et la dépendance alimentaire, l’agroécologie est un enjeu de développement. Grâce à ce modèle de production durable et responsable, des agriculteurs et agricultrices ont réussi à se forger un avenir et à devenir autosuffisant. Arrêt sur image. 

Bakary Mangassouba dans sa ferme à Kaédi, Mauritanie. © Roberta Valerio

Rendez-vous chaque jeudi pour écouter Stéphanie Gallet, journaliste pour RCF, commenter une photo choisie par le CCFD-Terre Solidaire.

Nous sommes dans la périphérie de Kaédi, au sud de la Mauritanie. À proximité, s’écoule le fleuve Sénégal. C’est ici que Bakary Mangassouba a créé sa ferme il y a cinq ans. La houe à l’épaule, il se tient fièrement au milieu de ses arbres fruitiers, qu’il protège soigneusement des brûlures du soleil à l’aide d’un filet d’ombrage. Bakary se souvient du premier manguier qu’il a planté : c’était le jour de son anniversaire.

Partir ou rester : le choix de l’agroécologie

Comme beaucoup de jeunes de la région, Bakary prévoyait d’émigrer vers l’Europe pour fuir le chômage et la pauvreté. Refusant de voir encore un de ses frères partir, sa sœur Walda rassemble ses économies et lui offre un terrain pour qu’il réalise ses ambitions ici : devenir agriculteur, comme son père. 

Bakary travaille la terre en adoptant des pratiques agroécologiques. Il réussit à transformer ce terrain sablonneux en un véritable oasis luxuriant. Il y cultive une diversité de fruits et de légumes bio : bananes, raisins, agrumes, carottes, manioc, papayes. Animé par la volonté de transmettre son savoir, il forme aujourd’hui de jeunes apprentis à cultiver la terre dans le respect des sols et de l’environnent. 

En Mauritanie, le défi de l’autonomie alimentaire

En Mauritanie, pays fragilisé par la sécheresse, la production agricole nourrie à peine la moitié de la population. De fait, le pays est dépendant des importations : plus de 70% de la nourriture provient du Maroc et du Sénégal. En 2020, la Mauritanie subit une grave crise alimentaire. Les aliments de base viennent à manquer et les prix explosent. 

Pour favoriser l’autonomie alimentaire, l’agroécologie apparaît comme un enjeu vital. Ce modèle de développement permet aux familles de se nourrir, de vendre leur surplus et de proposer une alimentation saine et locale. Le CCFD-Terre Solidaire soutient des organisations locales, comme le GRDR1 et CCD2, qui forment, notamment des jeunes et des femmes, à l’agroécologie. Puis, les aident à acquérir des terrains viables. 

De Kaedi à Nouakchott, la photographe Roberta Valerio est allée à la rencontre de ces bénéficiaires pour témoigner de leurs défis, mais aussi de leurs réussites. Bakary est l’un d’entre eux. Bientôt, le premier manguier qu’il a planté donnera ses premiers fruits. 

1GRDR : Groupe de recherche et de développement pour le développement rural.

2CCD : Citoyens et Citoyennes Debout

Pour aller plus loin :

Savita, défenseuse des océans et du littoral

août 2nd, 2022 by

Savita Vijayakumar est convaincue que la planète et ses océans seront sauvés par les femmes et les hommes qui l’habitent. A condition de les former, les informer et les motiver. Ce qu’elle s’emploie à faire, avec notre soutien.

Savita Vijayakumar
Portrait de Savita Vijayakumar, une jeune chercheuse indienne impliquée dans la défense océans et des populations littorales. Elle mêle recherches et actions sur le terrain

Rencontrer Savita Vijayakumar rassure sur l’avenir de la planète. Cette jeune scientifique indienne a un pied dans la recherche, l’autre dans l’engagement sur le terrain. Elle s’est spécialisée sur la défense des océans et de la pêche artisanale. « Je travaille sur les interactions entre la nature et l’activité humaine, en construisant des outils sur le champ de l’écologie politique. »

Pour lutter contre le changement climatique et la protection de cette planète, Savita estime qu’il ne suffit pas « uniquement de faire du bruit dans les rues par des manifestations. »

Il ne s’agit pas non plus seulement de protéger la nature. « Les parcs naturels me paraissent être une vision coloniale d’une nature vierge séparée de toute activité humaine. Les deux peuvent cohabiter. Il faut travailler avec les gens. » 

De Mumbai à Cambridge, en passant par les îles Andaman

Cohabiter, connaître son environnement, changer ses habitudes. Savita applique ce principe dans sa propre vie. Après des études de journalisme et de sciences politiques à l’université de Mumbai, elle commence à travailler, comme consultante, à l’évaluation de la performance des politiques indiennes. « Au bout de trois ans, en 2012, j’ai ressenti le besoin de comprendre la réalité du terrain. »

Changement radical. Elle part pour les îles Andaman et Nicobar, au milieu du Golfe du Bengale. Un écosystème unique et fragile, menacé par la disparition des coraux, la pollution des exploitations piscicoles et le phénomène climatique el niño. « Les biologistes observaient la dégradation de l’environnement. Mon rôle était de traduire leur travail en recommandations d’actions concrètes » explique-t-elle.

Après trois ans dans ces îles, nouvelle alternance entre la théorie et la réalité du terrain. Elle bénéficie d’une Bourse d’études pour suivre durant un an un Master de protection de la nature à l’université de Cambridge en Grande-Bretagne. 20 personnes venues de 20 pays y participent.

Former le monde de la pêche

De retour en Inde, en 2017, elle s’installe à Goa pour développer une activité de consultante. Elle a également conçu un programme de formation pour les professionnels qui travaillent sur les côtes indiennes, notamment dans l’industrie de la pêche. « Le programme « Youth for the coast » (jeunes de la côte), soutenu par le CCFD-Terre Solidaire, veut former les organisations de pêcheurs à leurs droits et aux défis environnementaux. »

Pour protéger la planète, Savita s’applique à construire des ponts entre les communautés. Entre les politiques, les scientifiques et le terrain. Mais aussi entre le monde occidental et le monde émergent. « Les conférences sur le climat, les COP, mettent trop l’accent sur la responsabilité des nations en développement. Alors que la première des priorités me semble être que le monde développé réduise ses consommations. Prenez la crevette. C’était un luxe en Europe, il y a deux décennies. Aujourd’hui, vous l’achetez chez Picard par sacs entiers bon marché. Ce n’est pas normal. »

Mais, face à l’ampleur du défi environnemental, Savita reste optimiste. « Je constate que de plus en plus de gens adaptent leurs modes de vie pour mieux préserver la planète. Non, décidément, je ne crois pas en l’apocalypse pour demain » affirme-t-elle dans un sourire.

Pierre Cochez

Aller plus loin :

A Toulouse, une fête pour sensibiliser à la solidarité internationale

juillet 29th, 2022 by

Le samedi 2 juillet se déroulait la “Fête de la solidarité” à Toulouse. Il y en avait pour tous les goûts : des concerts, pièces de théâtre, escape games et ateliers ludiques sur la solidarité se sont enchaînés tout au long de la journée. Nous nous sommes glissés incognito dans cet événement organisé par les bénévoles du CCFD-Terre Solidaire de Midi-Pyrénées.

10h

À la Prairie des Filtres à Toulouse, il fait déjà 30 degrés. Des stands, des chapiteaux, une grande scène et des banderoles sont installés dans le parc. Des bénévoles du CCFD-Terre Solidaire vêtus de orange terminent les derniers préparatifs et relisent une dernière fois le programme intense de cette journée. Ils ont été plus de 130 volontaires à organiser l’événement. Décalée une première fois à cause de la crise sanitaire, la Fête de la solidarité peut démarrer, après un an d’attente. Les 60 ans de l’association ont enfin pu être célébrés avec le public.

©FrançoisThiercelin

Non loin de là, sur un stand librairie, nous rencontrons François Roméo, venu parler de son livre “Mon chemin de migrant”. Alors qu’il était très jeune, il est parti du Cameroun, sa terre natale. Dans les différents pays qu’il a traversés, il nous raconte avoir subit de nombreuses séquelles physiques dans des prisons pour migrants ou lors des refoulements aux frontières. A Gao au Mali, il a participé à la création de la “Maison des migrants”, une organisation partenaire du CCFD-Terre Solidaire. Aujourd’hui en France, il a choisi de devenir à son tour bénévole pour notre association, il se bat pour lutter contre les stéréotypes et pour que la migration soit “un choix, et non une fatalité”.

13h

Après une pause sandwich à l’espace restauration et une glace artisanale, la promenade se poursuit. Une jeune bénévole nous tend un panier et nous invite à piocher 2 missions possibles qui nous permettront d’aider à sauver la planète. Nous nous laissons tenter par la proposition.

Le premier papier indique « apporter son doggy bag au restaurant ». Ramener les restes de son repas à la maison est de plus en plus courant. Mais avoir l’idée de prendre un tupperware vide en allant au restaurant n’est pas aussi évident. C’est pourtant une action simple. Nous essaierons d’y penser la prochaine fois !

Nous piochons un deuxième papier, « acheter auprès des producteurs locaux ». Aïe.. plus difficile. Le budget peut représenter un réel frein. Sans aucune leçon ni culpabilisation, la bénévole échange avec nous sur nos difficultés. Elle nous propose, pour chaque problème, plusieurs alternatives. Moins consommer, mais de meilleure qualité. Ne pas changer radicalement d’alimentation du jour au lendemain. Le faire progressivement, à son rythme pour ne pas abandonner. Les conseils fusent et nous repartons plus motivés que jamais, avec des solutions adaptées à nos contraintes.

©CCFD-Terre Soldaire
©François Thiercelin

A quelques pas, une comédienne joue une pièce de théâtre en plein air. Elle s’est donné la périlleuse mission d’expliquer le réchauffement climatique aux petits comme aux grands de façon humoristique.

Le pari est très largement réussi. Le public s’agrandit au fil des actes, les rires se font entendre dans le parc, toutes les générations sont mises à contribution et participent à ce spectacle farfelu et ludique.

16h

Les ateliers continuent et les visiteurs affluent, les bénévoles semblent infatigables.

Lequel de ces chocolats est issu du commerce équitable ? Qu’est-ce qui pollue le plus entre parmi tous les éléments dans cette assiette ? Dans laquelle de ces zones y a-t-il le plus de migrations entre les pays ? Les sujets sont divers et variés. Nous apprenons de nouvelles choses à chaque rencontre.

Plus loin dans le parc, des enfants rient et tapent gaiement sur des tam-tams. Les musiciens donnent des cours de percussions et les aident à progresser en rythme tous ensemble. En face, les plus grands s’amusent aussi en participant à un escape game engagé. Ils cherchent des indices et des preuves pour réussir à déchiffrer les énigmes qu’ils rencontrent.

Nous entendons une bénévole scander depuis la scène principale : “cette liberté de circulation qui nous paraît normale aujourd’hui, est un véritable parcours du combattant pour d’autres”. Ces mots font échos à notre échange avec François-Roméo plus tôt dans la journée.

18h

Les ateliers se terminent petit à petit et la foule se déplace vers la scène principale. Le concert peut commencer. Pendant près d’une heure, le public danse, frappe dans ses mains et bouge au rythme des chorégraphies des danseurs. Les enfants, collés à l’estrade, tentent de les imiter et se laissent porter par la musique.

C’est sur ce moment convivial et festif que se termine cette belle Fête de la solidarité.

Alors… à quand la prochaine ?

Au Guatemala, des semences et des marchés paysans contre la malnutrition

juillet 27th, 2022 by

Au Guatemala, plus de la moitié de la population, extrêmement pauvre, ne parvient pas à se nourrir correctement. Notre partenaire SERJUS aide la population à lutter contre la faim et la malnutrition, avec des aliments sains et accessibles, grâce à la production de semences paysannes et l’organisation de marchés paysans.

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Marchande de légumes sur un marché d’Antigua au Guatemala, Fanny CHEYROU/CCFD-Terre Solidaire

Le Guatemala, un des pays les plus touchés par la malnutrition

De passage en France en ce début juillet 2022, Sandra Montejo Caba, de l’association guatémaltèque Serjus, rappelle que la faim est une réalité quotidienne dans son pays. “La plupart des guatémaltèques gagnent un salaire très faible qui ne leur permet même pas d’acheter la moitié de leur alimentation de base, dont les prix ont très fortement augmenté.” explique-t-elle. Or, au Guatemala il n’y a pas de prestations sociales.

La pauvreté et la faim qui l’accompagne est généralisée dans le pays, que ce soit dans les villes ou les campagnes.

De nombreuses personnes, adultes et enfants ne font qu’un seul repas par jour constitué d’une galette de maïs avec du sel.

Sandra Montejo Caba de SERJUS

Les indigènes du Guatemala sont particulièrement touchés par la faim et la malnutrition

Au Guatemala, depuis la colonisation, de grands propriétaires terriens (appelés les latifundistas) possèdent la majeure partie des terres fertiles et concentrent les richesses. Leurs propriétés de plusieurs de milliers d’hectares sont utilisées pour des monocultures intensives de canne à sucre, de bananes et de palmiers à huile.

Les indigènes eux n’ont que les terres les moins fertiles et montagneuses. Ils n’arrivent pas à produire assez de nourriture et sont plus touchés par la faim.

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Concepcion Ramirez breastfeeds her 18-months old son Daniel, who has been diagnosed with severe malnutrition, at their home, in La Palmilla, Guatemala October 8, 2020. Picture taken October 8, 2020. REUTERS/Josue Decavele – RC2YEK9818JO

La malnutrition a des conséquences terribles sur les enfants

Une large partie de la population souffre de malnutrition, non seulement à cause d’un manque de nourriture, mais aussi du manque de diversité.
L’alimentation de base se compose d’œufs, de tortillas (galettes de maïs) et de frijoles (une purée d’haricots). Si cette nourriture est riche en amidon et en protéines elle manque cruellement de légumes et de vitamines.
Cela est d’autant plus grave pour les enfants. Au Guatemala 49% des enfants souffrent de malnutrition. Cela se traduit par des diarrhées, des retards de croissance, des perte de concentration à l’école et une déscolarisation pour les plus faibles.  Dans les cas les plus graves, les enfants finissent par mourir après plusieurs mois ou années de malnutrition.

Notre partenaire Serjus aide à lutter contre la faim au Guatemala

Notre partenaire SERJUS accompagne les populations rurales pour les aider contre ce fléau de la faim et la malnutrition. L’organisation travaille avec plus d’une centaine de communautés, principalement dans la région d’Ixcàn près de la frontière avec le Mexique. Il y a encore 20 ans cette région était une véritable jungle. Mais elle a été détruite pour produire de l’huile de palme.

L’aide de SERJUS comporte deux volets :

  1. Aider les paysans à avoir une production locale et sans pesticides. Un enjeu très important pour la souveraineté alimentaire des paysans est l’utilisation de semences locales. SERJUS aide à les paysans à produire des semences traditionnelles en grande quantité pour être autosuffisants.
  2. Faciliter l’accès cette production. Pour faciliter la vente de leurs produits SERJUS aide les agriculteurs à organiser des marchés de paysans une fois par mois dans des villes, parfois éloignées d’une centaine de kilomètres. Ils y vendent des fruits et légumes de saisons, de la farine, des herbes et du maïs.

Une alimentation plus variée grâce à SERJUS

Ces marchés constituent une formidable source d’approvisionnement en produits biologiques et de saisons à des prix abordables pour la population. Ils sont une alternative aux supermarchés où les fruits et légumes sont vendus à des prix exorbitants. Dans les marchés paysans les prix des aliments varient en fonction du temps de travail nécessaire à la production et de la quantité récoltée. Mais ils restent accessibles. De nombreuses personnes qui achètent de la nourriture aux marchés paysans la revendent ailleurs. Pour SERJUS cela est très positif car cela permet un accès encore plus large à des produits de qualité.

L’organisation donne aussi des idées de recettes et et de menus locaux pour aider les familles à diversifier leur alimentation.

Nos partenaires de SERJUS voit les résultats de son action : les enfants sont en meilleure santé et vont à l’école. Sandra observe une véritable prise de conscience de la population locale, qui se rend compte qu’il existe des alternatives aux supermarchés et qu’une autre manière de produire est possible.

La sécheresse frappe aux quatre coins du monde #JeudiPhoto

juillet 21st, 2022 by

Chaque année, 55 millions de personnes dans le monde seraient directement touchées par la sécheresse. Du Moyen-Orient à l’Europe, en passant par l’Amérique du Nord et du Sud, la sécheresse s’intensifie et menace la survie des populations. Le changement climatique exacerbe ces phénomènes, provoquant des vagues de chaleur plus fréquentes et intenses, ainsi qu’une variabilité des précipitations de plus en plus marquée. Arrêt sur image.

Irak, Marais mésopotamiens.©Roberta Valerio / CCFD-Terre Solidaire

Irak, Marais mésopotamiens.

Au sud de l’Irak, la confluence du Tigre et de l’Euphrate forme les marais mésopotamiens : un petit bout de paradis connu comme le “Jardin d’Eden”. Mais ce trésor multi-millénaire, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est aujourd’hui menacé de disparaître. Debout sur sa barque, ce pêcheur de Chibayish s’apprête à partir pour sa journée de pêche. Il a le regard grave. Il sait que la récolte risque d’être vaine. Loin de flotter, sa barque semble tenir en équilibre sur une maigre flaque d’eau au milieu d’un marais desséché. En raison des fortes chaleurs et du réchauffement climatique, les marais ont déjà réduit de 60 %. Les poissons se font plus rares et le bétail peine à s’abreuver. Se nourrir devient un défi et contraint de nombreuses familles à quitter leurs terres.

Aux quatres coins du monde, la crise climatique s’accélère !

En Bolivie, le lac Poopó a complètement disparu à cause de la chaleur, du réchauffement climatique et de la surexploitation industrielle et agricole. Dorénavant enclavés dans un désert de sel, les Uros (“peuple de l’eau”) ont perdu leur moyen de subsistance et leur identité. Dans la Corne de l’Afrique et au Sahel, les populations sont aux prises de ce que l’ONU a qualifié de “pire sécheresse depuis plus de quatre décennies”. En Inde et au Pakistan, les populations sont littéralement mortes de chaud sous des températures record cette année, avant de subir des inondations meurtrières et catastrophiques. En Tunisie ou au Maroc, les communautés agricoles peinent à abreuver leurs champs. La situation s’aggrave également dans les pays occidentaux. Au Canada, le manque de précipitations a détruit de nombreuses récoltes en Ontario. Confrontée à une canicule extrême cet été, la moitié de l’Europe reste exposée à la sécheresse malgré les pluies d’automne. L’Italie, la France ou encore la péninsule ibérique se préparent à de grosses pertes agricoles.

L’inaction climatique : À quel prix ?

La sécheresse menace la souveraineté alimentaire, assèche les cours d’eau, déclenche des feux de forêts toujours plus incontrôlables et menace la survie des populations. Les écosystèmes vulnérables subissent des impacts dévastateurs, mettant en péril la biodiversité et les ressources en eau. Les océans se réchauffent, contribuant à l’élévation du niveau de la mer et à la fonte des glaciers. Combien de peuples encore la sécheresse devra-t-elle déraciner avant que nos États ne prennent la mesure de l’inaction climatique ? 

Au CCFD-Terre Solidaire, nous plaidons et nous agissons pour une transition vers un modèle de production et de consommation plus responsable et durable. Rejoignez notre combat contre le réchauffement climatique et pour un avenir plus résilient face aux dérèglements climatiques. Lutter contre le réchauffement climatique nécessite une atténuation des émissions de gaz à effet de serre et une adaptation aux nouvelles conditions climatiques pour protéger nos écosystèmes et nos ressources en eau. La fonte des glaciers et l’élévation du niveau des mers sont des signes alarmants de l’évolution du climat, affectant particulièrement les régions côtières et les écosystèmes polaires.

Roms : en Roumanie, avec les habitants des bidonvilles #JeudiPhoto

juillet 14th, 2022 by

Dans le Sud-est de la Roumanie, de nombreuses familles Roms ont été transférées dans des bidonvilles excentrés. Exclues et marginalisées, ces populations souffrent de nombreuses discriminations. Sur place, notre partenaire Roma Just se mobilise pour défendre leurs droits et peut se féliciter de premiers résultats encourageants. Arrêt sur image.

18 avril 2022, Roumanie. ©Jean-Michel Delage / Hans Lucas

Nous sommes à Eforie, une ville au sud-est de la Roumanie, au bord la Mer Noire. Loin des plages et de l’effervescence touristique, cette station balnéaire cache une toute autre réalité : celle des communautés Roms victimes d’évictions et de discriminations. 

Accompagné du photographe Jean-Michel Delage, l’avocat et défenseur des droits humains Eugen Ghita rend visite aux 80 familles Roms qu’il soutient depuis des années. Des montagnes de débris et d’ordures encerclent les conteneurs insalubres qui leur font office de maisons.

Ces familles ont été transférées dans ce bidonville après avoir été expulsées des maisons abandonnées qu’elles occupaient depuis plusieurs générations. Celles-ci ont été rasées à coups de bulldozers, sans aucune justification. Cette délocalisation, en périphérie de la ville et difficile d’accès, freine leur intégration. Les adultes peinent à se rendre au travail et à envoyer leurs enfants à l’école.

Pour permettre à ces familles de vivre dans des logements vivables Eugen a engagé un recours contre la ville. Il s’est servi du droit roumain. Celui-ci stipule que les collectivités doivent reloger les personnes installées depuis dix ans dans des lieux qui ne font pas l’objet de litiges.

Il peut se réjouir d’une première victoire ! L’enquête préliminaire ne s’est pas conclue par un non-lieu. De plus, les poursuites engagées par la collectivité pour mettre en demeure les familles à régler les factures d’électricité non acquittées, sont suspendues jusqu’au jugement. 

Eugen, lui aussi d’origine Rom, se bat au quotidien pour lutter contre les discriminations à l’encontre des personnes Roms. Fondateur et Président de l’ONG Roma Just, soutenu par le CCFD-Terre Solidaire, il œuvre pour une meilleure intégration de ces populations en Roumanie.

Lire aussi :

Maroc : l’agroécologie pour lutter contre la sécheresse #JeudiPhoto

juillet 7th, 2022 by

Permettre aux communautés paysannes de faire face au manque d’eau et à la sécheresse grâce à l’agroécologie pour mener vers la souveraineté alimentaire : c’est le pari que s’est donné une ferme-école à Benslimane, au Maroc. Arrêt sur image. 

Apprentissage du bouturage du thym à la ferme-école de “Bio Assil”, Maroc. © Patrick Piro

UNE FERME-ÉCOLE POUR APPRENDRE L’AGROÉCOLOGIE AU MAROC

Nous sommes à l’Est du Maroc, à une quarantaine de kilomètres de Casablanca. Dans cette ferme-école de Benslimane, ces femmes participent à un atelier de bouturage. Les arômes des bouquets de thym frais qu’elles manipulent caressent agréablement leurs narines. Avec agilité, elles fractionnent une à une les brindilles. Puis, elles les plantent dans des petits godets de terreau pour qu’elles y fassent des racines. Leurs sourires laissent percevoir la joie et la satisfaction qui les animent. Au bout de la chaîne de transformation, elles auront le plaisir de récolter goutte-à-goutte, l’huile essentielle de cette plante aromatique.

Dans la ferme-école Bio Assil, on ne parle que d’agroécologie. On y apprend à cultiver des cultures maraîchères, des plantes aromatiques et médicinales de manière durable et responsable. On y apprend à produire sans pesticides ni intrants chimiques, au moyen de techniques agricoles qui protègent les sols et les ressources naturelles, incluant les nappes phréatiques et les cours d’eau. Certaines parcelles sont dédiées à des essais culturaux afin d’innover et de déterminer quelles sont les pratiques les plus performantes pour faire face au stress hydrique et à la variabilité climatique. Ces pratiques prennent en compte les effets de la sécheresse, la gestion des eaux souterraines, ainsi que la recharge des nappes phréatiques. En plus, la ferme met l’accent sur l’utilisation de techniques d’irrigation qui minimisent l’évaporation, aidant à préserver les ressources en eau disponibles.

DES PARTENARIATS CONCRETS SUR LE TERRAIN POUR DÉVELOPPER L’AGROÉCOLOGIE AU MAROC

Ce programme d’initiation et de formation à l’agroécologie est le fruit d’un partenariat engagé entre le CCFD-Terre Solidaire, la Fédération Nationale du Secteur Agricole (FNSA) et l’association Terre et Humanisme Maroc (THM). Ce projet est apparu comme vital pour aider les communautés paysannes à faire face à la situation dans le pays. À l’automne 2021, le Maroc a subi sa pire sécheresse en 40 ans. Et le pays vient aujourd’hui à manquer de plus en plus d’eau potable. À cela, s’ajoutent les conséquences de la guerre en Ukraine qui ont fait exploser le prix des aliments de base, comme la tomate.

Grâce à la motivation d’une vingtaine d’agricultrices et d’agriculteurs formés, cette initiative permet d’aider les petites exploitations familiales à gagner en autonomie et à faire face à la concurrence d’une agro-industrie exportatrice qui puise la majorité des ressources en eau. Parmi les apprentis, on compte une majorité de femmes. Elles ont compris l’importance de travailler en réseau, d’échanger et d’unir leurs forces pour optimiser l’usage de l’eau et lutter contre les sécheresses récurrentes. Cette région, touchée par la sécheresse, souffre de déficit en eau, aggravé par le réchauffement climatique. Les réserves d’eau douce et les nappes souterraines sont sous pression.

En outre, la gestion durable des ressources hydriques devient cruciale pour la survie des écosystèmes locaux. Le programme inclut des techniques d’irrigation efficace pour minimiser l’évaporation et maximise l’usage de chaque mètre cube d’eau disponible. Les femmes, particulièrement vulnérables face à ces crises, jouent un rôle clé dans la mise en place de pratiques résilientes. Les précipitations irrégulières, les longues périodes de sécheresse et la surexploitation des ressources en eau aggravent les conditions de vie.

L’importance de la gestion de l’eau potable, l’accès à des réserves d’eau souterraine, et l’assainissement sont essentiels pour maintenir la résilience des communautés agricoles. De plus, le changement climatique, avec ses variations de précipitations et ses températures extrêmes, a un impact significatif sur les récoltes et la production agricole. Les périodes de sécheresse prolongées mettent en péril la sécurité alimentaire et augmentent la vulnérabilité des familles rurales. Les pratiques d’irrigation doivent être optimisées pour garantir l’efficacité de l’utilisation de l’eau disponible. La gestion des ressources en eau douce, en particulier dans les zones arides et semi-arides, est un défi constant. Les conditions de sécheresse persistent, affectant les débits des cours d’eau et rendant la répartition de l’eau difficile.

Aller plus loin :

Drame de Melilla : pour que lumière soit faite #JeudiPhoto

juin 30th, 2022 by

Vendredi 24 juin, plus de 30 personnes migrantes sont mortes alors qu’elles tentaient de franchir l’enclave espagnole de Melilla. Ce nouveau drame aux portes de l’Europe est le symbole de la violence et de l’impasse de politiques migratoires toujours plus sécuritaires. Arrêt sur image.

Ceuta, côte nord du Maroc ©Roberta Valerio

Nous sommes sur la côte au nord du Maroc, à proximité des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla —les seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe. Dans leur abri de fortune improvisé au milieu de dalles de béton, Samir et ses deux amis observent le vieux continent de l’autre côté de la Méditerranée. Comme eux, des milliers de personnes migrantes, majoritairement originaires d’Afrique Subsaharienne, se retrouvent ici, dans l’espoir de pouvoir gagner l’Espagne malgré les nombreux risques.

MORTS A MELILLA : QUE S’EST-IL PASSÉ ?

Dans la matinée du vendredi 24 juin, plusieurs centaines de personnes migrantes tentent de franchir la frontière qui sépare Nador et Melilla. Les autorités locales répriment violemment l’assaut. Près d’une trentaine de personnes migrantes périssent dans les bousculades et en chutant de la clôture haute de 5 mètres1. Plus d’une centaine de personnes —exilées comme forces de l’ordre—, sont grièvement blessées. Les témoignages dressent le récit d’une escalade de violence inédite et déplorent l’absence de secours. 

Cette tragédie intervient une semaine après une réconciliation entre Rabat et Madrid. Celle-ci vise à assurer la coopération du Maroc pour endiguer les flux migratoires vers l’Europe. Depuis la fin de leur brouille diplomatique, de nombreuses personnes migrantes témoignent d’un regain de violence à leur encontre par les autorités locales qui les traquent où qu’elles soient.

DES VOIX S’ÉLÈVENT POUR QUE LUMIÈRE SOIT FAITE

De nombreuses ONG espagnoles et marocaines, ainsi que l’ONU et l’Union Africaine réclament une enquête approfondie et indépendante. Ces voix s’élèvent pour que la lumière soit faite alors que les autorités marocaines auraient déjà commencé à creuser des tombes dans la forêt de Nador. Et cela avant même que les autopsies et l’identification des corps n’aient été effectuées.

Après le récent naufrage à Calais, cette nouvelle tragédie aux portes d’une Europe forteresse alerte, une fois de plus, sur les conséquences dramatiques de l’externalisation des politiques migratoires européennes. 

1 Le décompte est de 23 personnes selon les autorités marocaines, 27 selon l’ADMDH et 37 selon certaines associations.

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Notre communiqué de presse interassociatif signé par plus de 100 organisations de la société civile

Aller plus loin sur l’externalisation des frontières :

Conférence sur les océans : alerte sur la privatisation des mers

juin 25th, 2022 by

La deuxième conférence des Nations unies sur les océans aura lieu du 27 au 1er juillet 2022 à Lisbonne. A cette occasion de nombreuses organisations de la société civile et de la pêche artisanale dénoncent “l’économie bleue”. Cette nouvelle stratégie internationale facilite l’appropriation des océans par les multinationales et dépossèdent les populations côtières de leurs moyens de subsistance au nom du développement durable.

Savita Vijayakumar est une chercheuse indienne qui travaille avec le CCFD-Terre Solidaire pour comprendre la nature de “l’économie bleue”, en identifier les acteurs et cartographier les dynamiques de pouvoir entre eux. Interview.

Quel est l’enjeu principal de la Conférence des Nations Unies sur les océans?

Savita Vijayakumar : Cet événement est sensé être la plus grande conférence jamais organisée sur les océans. Son but principal est de parvenir à un consensus entre les gouvernements, le secteur privé, les institutions financières internationales, les agences des Nations Unies et les organisations de la société civile sur l’Objectif de Développement Durable n°14 sur la vie aquatique.

La conférence s’inscrit dans le contexte de la décennie 2021-2030, déclarée Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable. Elle a aussi pour but d’atteindre des résultats précis comme l’objectif dit “30×30”, c’est à dire protéger 30 % des océans d’ici 2030. L’ONU a également désigné les dix prochaines années comme la Décennie pour la restauration des écosystèmes.

Quels problèmes posent cet agenda pour la société civile ?

Savita Vijayakumar : Nos principales critiques portent sur l’économie bleue. Cette politique économique donne lieu à des projets qui dépossèdent les pêcheurs artisanaux de leur accès à la mer et de leurs moyens de subsistance, au nom du développement durable.

Selon nous cette conférence est problématique pour deux raisons :

  • Premièrement, elle exclue délibérément les communautés côtières et l’intérêt général dans son programme, ses objectifs et son déroulement.
  • Deuxièmement la présence de multinationales. Elles vont utiliser la conférence comme un marché pour obtenir des partenariats et des financements du secteur public. Et ce pour des projets qui vont uniquement contribuer à l’accaparement des mers.

Quelles sont les actions de la société civile pour remédier à cela ?

Savita Vijayakumar : Du 26 au 28 juin, des organisations de la société civile, dont le CCFD-Terre Solidaire et plusieurs de ses partenaires, se réunissent pour organiser un atelier populaire à Lisbonne.

Lors de ce contre-sommet nous allons faire le point sur les impacts de la Conférence des Nations Unies dans différents pays. Nous voulons aussi construire de nouvelles alliances et des stratégies de résistance et de solidarité internationale.

Enfin, un dernier objectif est d’attirer l’attention sur le fait que les agences de l’ONU et les banques de développement doivent rendre des comptes aux populations avant de satisfaire les intérêts privés.

Rejoignez le contre-événement en ligne, auquel participe le CCFD-Terre Solidaire, pour dénoncer la Conférence des Nations Unies sur les océans !

Aller plus loin :

Journée contre la sécheresse : En Tunisie, défendre l’accès à l’eau #JeudiPhoto

juin 16th, 2022 by

En Tunisie, l’eau manque de plus en plus dans un pays fortement éprouvé par l’aridité et le réchauffement climatique. Les agriculteurs s’inquiètent de la situation, pendant que l’État s’enfonce dans une gestion de l’eau calamiteuse. Arrêt sur image.

Segdoud, région de Gafsa (Tunisie), le 11 février 2022. © Augustin Le Gall

Nous sommes à Segdoud, dans la région de Gafsa, au Sud de la Tunisie. Du haut de la montagne désertique, qui s’élève tel “un éléphant dormant“, on peut apercevoir une plaine couverte de palmiers et bordée par des îlots d’oasis, décrit le photographe Augustin Le Gall. C’est au milieu de ce “paysage lunaire incroyable” qu’il fait la rencontre de Taïeb. 

Tous les jours, pendant une heure, cet agriculteur arrose ses dattiers comme il peut avec les moyens du bord. Depuis cinq ans, la Tunisie est frappé par la sécheresse et les pluies sont de plus en plus timides. Comme lui, de nombreux agriculteurs et agricultrices peinent à irriguer leurs terres assoiffées. Certains, sont même contraints d’abandonner des parcelles entières. Les conséquences pour les récoltes agricoles sont désastreuses et menacent la souveraineté alimentaire du pays. 

Près de 300 000 personnes n’ont pas (ou plutôt n’ont plus) accès à l’eau en Tunisie. Le dérèglement climatique a provoqué un stress hydrique : faute de pluie, les barrages ne se remplissent qu’à moitié. Mais l’inaccessibilité de l’eau relève surtout d’une mauvaise gestion de l’État qui distribue l’eau disponible de manière ponctuelle et inégale. L’eau est devenue source de corruption, de clientélisme et d’accaparement notamment par les industries de textile et de phosphate.

Comme Taïeb, de nombreux habitants et habitantes sont contraints de puiser illégalement l’eau dans les oasis pour survivre. Dans certains villages, sur leurs dos d’ânes chargés de jerricans, les femmes doivent parcourir plusieurs centaines de mètres pour se rendre à un puits. “Ce genre de scènes, on n’en avait plus photographié depuis des années“, témoignent Augustin qui a parcouru trois régions à la rencontre des populations impactées par le manque d’eau. 

La sécheresse climatique et l’accès inégal à l’eau menacent l’équilibre social, environnemental et économique du pays. Sur place, notre partenaire, la FTDES1, se mobilise aux côtés des populations pour faire entendre leurs voix et obtenir une meilleure gestion de l’eau.

1 Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux.

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Journée de l’océan : au Sénégal les pêcheurs protègent leurs ressources #JeudiPhoto

juin 8th, 2022 by

Dans le monde, 31 % des stocks de poissons sont surexploités par la surpêche. À l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, zoom sur les communautés de pêcheurs au Sénégal, déterminées à protéger leurs bancs de poissons : une ressource vitale en Afrique de l’Ouest. 

© Alain Pinoges
Saint-Louis, Sénégal. © Alain Pinoges

Sénégal, Saint-Louis. Dans le quartier de pêcheurs de Guet Ndar, des milliers de pirogues traditionnelles s’alignent chaque jour le long des côtes. Ce jour-là, la pêche a été fructueuse. Le sable fin est recouvert d’un abondant tapis d’écailles argentées, pour le plus grand bonheur des mareyeuses venues s’approvisionner. Dans ce quartier densément peuplé, le secteur de la pêche artisanale et familiale rythme le quotidien de la population.

La surpêche vide les fonds marins

Le Sénégal est bordé par 700 km de côtes riches en ressources halieutiques. Le poisson est la principale source de protéine dans le pays. La pêche artisanale nourrit la population sénégalaise, et aussi celles des pays voisins comme le Bénin, le Burkina Faso et le Mali. Mais, depuis quelques années, la surpêche pratiquée, notamment par les chalutiers étrangers, vide et dégrade les fonds marins. Les pêcheurs locaux doivent voguer de plus en plus loin pour jeter leurs filets, qui n’en ressortent que plus vides.

D’après la FAO, plus d’un tiers des réserves de poissons dans le monde est menacé par la surpêche. Les espèces sont prélevées de leur environnement plus rapidement qu’elles n’ont le temps de se reproduire.

Agir pour restaurer les ressources halieutiques

Pour maintenir leur moyen de subsistance, les pêcheurs se sont mobilisés pour protéger leurs ressources halieutiques, avec le soutien de l’Association Ouest-Africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale (ADEPA). Cette organisation, que nous soutenons, promeut une pêche artisanale et durable afin de mieux contribuer au développement socio-économique de la région.

Grâce à leurs actions de plaidoyer, les pêcheurs locaux ont influencé les politiques publiques de la pêche. Ils ont initié des zones marines protégées, où il est interdit de pêcher. À peine huit mois plus tard, les pêcheurs pouvaient observer, à nouveau, les bancs de poissons gigoter et pêcher des langoustes de 2 kg.

Les richesses de la mer sont un bien commun. Elles nous ont été léguées par nos parents et nous avons le devoir de les transmettre à nos enfants.

Karim Sall, pêcheur local.

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Première saison réussie pour notre programme d’agroécologie #JeudiPhoto

juin 2nd, 2022 by

Notre programme TAPSA a permis à des milliers de paysannes et de paysans de se former à l’agroécologie et de diversifier l’alimentation de leurs familles. Un véritable succès pour améliorer la sécurité alimentaire à travers le monde.

Léocadie dans son jardin potager au Burundi. ©Patrick Piro/CCFD-Terre Solidaire

Léocadie est fière de montrer son jardin potager dans le village de Kigoma au Burundi. Amarante, tomates et papayes poussent densément sur sa petite parcelle cultivée de manière ingénieuse. Grâce à la formation agroécologique qu’elle a reçue, Léocadie a diversifié sa production auparavant essentiellement constituée de céréales et de légumineuses. Avec ses fruits et légumes, elle a pu enrichir l’alimentation de ses enfants et leur apporter les vitamines dont ils ont besoin.

Comme Léocadie, des milliers de paysannes et de paysans se sont formés à l’agroécologie depuis quatre ans grâce à notre programme TAPSA. Déployé dans 16 pays à travers le monde en Afrique, en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient, ce programme a permis à 30 000 familles d’améliorer leur accès à une alimentation saine et nutritive. L’agroécologie constitue ainsi une véritable solution durable pour lutter contre la faim.

La première partie du programme touchant à sa fin, nous avons organisé fin mai un forum régional dans le village de Toubab Dialaw au Sénégal. Moment de partage et de rencontres très attendu après deux ans d’isolement lié au Covid, cet événement a permis aux organisations paysannes d’échanger autour de leurs expériences agroécologiques. Et de constater, malgré les particularités locales, que celle-ci est vécue partout comme une alternative viable au modèle agricole dominant. Un peu comme les membres d’une famille pionnière qui se découvre, avec la conviction partagée que l’agroécologie est une nécessité vitale pour la survie de la paysannerie africaine, la santé des populations et la préservation des ressources naturelles.

Suite au succès du programme, une deuxième saison est en cours d’élaboration. Comme le dit ce proverbe africain, c’est au bout de la vieille corde qu’on tisse la nouvelle.

Conflits et sécheresse : l’Éthiopie face à une crise alimentaire majeure

juin 1st, 2022 by

Du Sahel à la Corne de l’Afrique, une crise alimentaire majeure frappe le continent africain. La situation en Éthiopie est particulièrement critique. Les conséquences d’un conflit interne, des affrontements intercommunautaires et la sécheresse menacent de faim des millions de personnes.  

Déjà durement frappée par des crises alimentaires récurrentes ces dernières décennies, l’Éthiopie est aujourd’hui confrontée à une grave crise alimentaire.  

Alemayuh, coordinateur de l’organisation OSRA, soutenue par le CCFD-Terre solidaire, témoigne de la situation dans sa région : « Les récoltes sont nettement inférieures à la normale dans l’Oromia central et des zones sont déjà en situation de crise. En plus du conflit et de la faiblesse des précipitations, la crise économique globale  fait  grimper les prix des aliments dans le pays ».  

situation alimentaire en Ethiopie 1
©Thierry Brésillon/CCFD-Terre Solidaire

La guerre empêche les populations de cultiver pour améliorer la situation alimentaire

Une guerre civile a éclaté fin 2019 entre les autorités centrales et celles de la région nord du Tigré. Cette région est ravagée. Dans les zones de combats, les matériels et le bétail ont été pillés. Les agriculteurs ne peuvent plus mener leurs activités agricoles.  Cette guerre a déjà provoqué le déplacement de millions de personnes.

Au-delà de ce conflit majeur, des affrontements intercommunautaires ensanglantent d’autres régions et provoquent des déplacements de populations.  

Selon les données de terrain relevées par OSRA, dans la zone de Ada’a Barga (région de l’Oromia), la majorité des ménages sont déjà en insécurité alimentaire. Et la situation s’aggrave avec l’arrivée de populations déplacées par les conflits intercommunautaires.  

Selon OSRA, « des estimations similaires peuvent être faites pour les autres régions dans lesquels nous opérons  ». 

La sécheresse compromet les récoltes 

L’ONU a averti en janvier que, dans l’est et le sud du pays,  plus de six millions de personnes ont besoin d’une intervention d’urgence cette année pour face à la dure sécheresse qui frappe dans la Corne de l’Afrique.  

En Éthiopie, c’est plus de 80 % de la population éthiopienne qui vit dans des zones rurales. La majorité de la population dépend fortement de l’agriculture et des précipitations.  

Le pays est extrêmement vulnérable aux changements de conditions météorologiques et dépendant des importations alimentaires en cas de sécheresse. 

Les besoins d’aide alimentaire sont extrêmement élevés.  

Crise alimentaire en Ethopie et hausse des prix 

Ces problèmes interviennent dans un contexte extérieur lui aussi défavorable : la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine ont entrainé une hausse majeure du prix des denrées alimentaires. C’est une catastrophe pour les familles pauvres du pays qui ne peuvent acheter suffisamment de nourriture pour répondre à leurs besoins.  

En conséquence, certaines régions vont atteindre des niveaux record d’insécurité alimentaire aiguë. “Dans ce contexte, le risque d’un conflit plus généralisé dans le pays est réel, y compris dans les régions où la sécurité alimentaire est généralement assurée.” explique Samuel Pommeret, chargé de mission Afrique au CCFD-Terre Solidaire.

Soutien à une agriculture plus résiliente pour améliorer la situation alimentaire

Situation alimentaire en Ethiopie 2

Au-delà des besoins alimentaires urgents, les efforts se portent vers le renforcement de la résilience des communautés rurales face au changement climatique et notamment aux sécheresses.  

Pour cela OSRA promeut des pratiques agroécologiques auprès des groupes vulnérables. Son objectif est de renforcer la sécurité alimentaire des ménages, mais aussi d’aménager et protéger durablement les espaces.  Les femmes s’impliquent particulièrement dans l’agroforesterie, la production de semences de teff (céréales à la base de l’alimentation traditionnelle) ou de pois et dans la gestion de la ressource en eau.  

Vacances engagées : le programme de l’été 2022

mai 31st, 2022 by

L’été arrive. Vous souhaitez profiter de la belle saison dans des lieux exceptionnels, vivre une expérience de convivialité tout en découvrant les grands sujets qui mobilisent l’action du CCFD-Terre Solidaire? Alors les séjours présentés ci-dessous sont faits pour vous.

24-26 juin : week-end engagé à Saint-Malo (Bretagne)

Cette année encore, un week-end festif à destination des jeunes, de 18 à 35 ans, avec ou sans enfants, sera organisé à Saint-Malo.

Qu’est-ce que c’est ?
Un week-end sous le signe du partage, des rencontres, du lien, de l’échange avec des  intervenants…. mais aussi sur une thématique d’autant plus importante de nos jours, la souveraineté alimentaire.
Ce sera l’occasion de s’amuser, d’enrichir ses connaissances, de visiter et de profiter du bord de mer sous le soleil !

Informations au +33673469992 ou vacancesengagees35@gmail.com

Inscriptions ICI

14-17 juillet : Vacances engagées dans l’Oise

4 jours, à ton rythme, pour faire une pause dans son quotidien, dans une ambiance détendue et festive, 4 jours dans un tiers-lieu d’innovation rurale et citoyenne, 4 jours de rencontres, d’ateliers, de jeux, de témoignages, avec des intervenants locaux et internationaux inspirants. Ce séjour est ouvert à tous et toutes, entre 25 et 40 ans : seul.e, entre ami.e.s, en famille, pour former un groupe de 40 à 50 participants.

20-24 juillet : Eco-vacances engagées en Alsace

8-15 août :  Camp engagé avec le MRJC en Haute-Saône

Ce séjour, organisé par le CCFD-Terre solidaire Bourgogne Franche-Comté et Lorraine ainsi que le MRJC Haute-Saône et Lorraine, se déroulera du 8 au 15 août 2022 sur l’espace du camping “Le Moulin” à Gourgeon (70). Nous demandons une participation financière libre et en conscience. A titre indicatif, le prix pour l’entièreté du séjour serait autour de 150 euros.

Informations ICI et inscriptions ICI

14-20 août : Vacances engagées  à Chauffayer (Hautes-Alpes)

Pour l’équipe de Rhône Alpes PACA Corse, la 8e édition de ces Vacances engagées se placera sous le thème est : “Lutte contre le patriarcat, lutte contre la faim, même combat ?”.

Informations et inscriptions ICI